Le président bolivien, Evo Morales, a démissionné de ses fonctions de président du pays sud-américain, après avoir passé près de 14 ans au pouvoir, ont rapporté dimanche les médias officiels boliviens. "Je démissionne pour que mes collègues ne soient ni intimidés ni menacés", a déclaré M. Morales, au pouvoir depuis 2006 et dont l'armée et la police venaient de réclamer le départ après trois semaines de vives protestations contre sa réélection controversée à un quatrième mandat.
Les forces armées et la police boliviennes ont récemment demandé à Evo Morales de démissionner pour apaiser le pays, plongé dans une crise politique et sociale depuis les élections générales du 20 octobre dernier.
Le commandant en chef de l'armée, le général Williams Kaliman, avait demandé à M. Morales de "renoncer à son mandat présidentiel afin de permettre la pacification et le maintien de la stabilité, pour le bien de notre Bolivie".
De même, le commandant général de la police, le général Vladimir Yuri Calderon, a indiqué se joindre "à l'appel du peuple bolivien de suggérer à monsieur le président Evo Morales de présenter sa démission pour pacifier le peuple de Bolivie".
Dimanche matin, Evo Morales avait annoncé qu'il convoquerait de nouvelles élections en Bolivie, alors que l'Organisation des Etats américains (OEA) avait demandé l'annulation de la présidentielle du 20 octobre, entachée, selon elle, de fraudes.
L'OEA a publié un rapport faisant état de graves irrégularités dans le décompte des résultats des élections, qui ont permis à M. Morales de remporter un quatrième mandat présidentiel consécutif, appelant à l'organisation de nouvelles élections.
Les affrontements entre partisans et opposants de M. Morales depuis ont coûté la vie à au moins trois personnes et ont fait 384 blessés, selon les données de l'Ombudsman de la Bolivie.