Les fondamentaux du Maroc sont jugés solides, malgré un déficit budgétaire de 6%. La réforme de la compensation est prioritaire. Un système de change flexible est indispensable. Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI) à visité récemment le Maroc avec une mission à double objectif : mener des consultations avec les autorités locales au titre de l'article IV des statuts du FMI relatif à la politique de change adoptée par les Etats membres, et vérifier la solidité des fondamentaux du pays après le déblocage de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) d'un montant de 6,2 Mds de Dollar en août dernier. Selon les représentants du FMI, le Maroc devrait enregistrer une croissance du PIB qui ne dépasserait guère les 3% en 2012, même si la croissance hors activité agricole devrait se maintenir à 4,5%. Les raisons de ce ralentissement de la croissance globale, selon le FMI, sont à chercher du côté de la crise en Europe et du renchérissement des prix du baril de pétrole et des produits alimentaires. A cela s'ajoute la maigre saison agricole qui devrait peser sur le PIB cette année. Le déficit des transactions courantes devrait dépasser 8% du PIB, bien que les réserves en devises se soient stabilisées à environ 4 mois d'importations. Le déficit public, quant à lui, serait à 6% en 2012. Ce chiffre aurait pu être plus élevé sans le relèvement en juin des prix des produits subventionnés. L'inflation, quant à elle, se stabilisera à 1,3%. Au côté du déficit public, le FMI s'inquiète du taux de chômage qui tourne autour de 9% et qui est jugé élevé, particulièrement chez les jeunes. Par ailleurs, Jean-François Dauphin, membre de l'équipe du FMI, a déclaré que «les pressions extérieures devraient persister et une détérioration supplémentaire de l'environnement n'est pas à exclure». Dans cette perspective, le FMI recommande un ensemble de mesures, dont la réforme de la Caisse de compensation et du système de subventions de manière plus générale. Cette réforme, jugée prioritaire, permettra, d'une part, de limiter le déficit public actuellement à 6% du PIB et de dégager plus de marge de manœuvre pour l'investissement dans l'éducation et la formation notamment, d'autre part. Parallèlement, le FMI souhaiterait que l'Etat marocain se penche plus sérieusement sur la réforme des retraites afin d'éviter tout défaut des caisses de retraites susceptible d'aggraver la situation budgétaire du Royaume. Quant au secteur bancaire, le FMI ne semble pas du tout inquiet de la situation actuelle : il approuve même la politique de BAM jugée prudente. L'équipe du FMI a qualifié de résilientes les banques marocaines. Taux de change, la question qui fâche Afin de stimuler les exportations marocaines et accroître la compétitivité de nos entreprises à l'international, le FMI préconise de se diriger progressivement vers un taux de change flexible en augmentant progressivement les fourchettes de cotation du Dirham par rapport aux autres devises. Les autorités monétaires et l'Office des changes sont très réticents concernant cette question qui a vocation de stimuler l'inflation dans le territoire national et suppose la libre circulation des capitaux entre le Maroc et le reste du monde.