Mehdi Tazi, Directeur Général de CNIA Saada. - Finances News Hebdo : A la veille de l'adoption du projet relatif à la finance islamique, est-ce que votre compagnie a procédé à un examen approfondi du marché domestique, afin de bien cerner la demande et préparer une offre adéquate ? - Mehdi Tazi : La DAPS travaille actuellement à l'aménagement du code des assurances afin de poser le cadre réglementaire permettant aux entreprises d'assurance de proposer des produits Takaful. Il semblerait que ce type de produits se cantonne pour le moment dans la branche vie. Donc, essentiellement des produits d'épargne. Comme vous le savez, sur notre marché, l'assurance vie se vend principalement par le réseau bancaire. Or, ce n'est pas le canal privilégié de CNIA SAADA. Nous pensons qu'il y a un marché pour l'assurance Takaful, mais que CNIA SAADA n'est pas pour le moment la compagnie la mieux placée pour le capter. - F. N. H. : La DAPS a opté pour la voie du Full Islamic, à savoir la création de filiales spécialisées dans le Takaful, au lieu du système Window. En tant qu'assureur, quelle est votre appréciation ? - M. T. : Si la DAPS, comme vous le dites, oblige les compagnies d'assurance désirant vendre des produits Takaful à cantonner cette activité dans une filiale distincte, cela supposera que le ticket à l'entrée sera élevé : ces compagnies devront demander un nouvel agrément et capitaliser cette filiale à hauteur d'au moins 50 MDH. Les acteurs ne pourront pas se permettre de lancer des produits Takaful «pour voir». Ils devront être sûrs de leur coup. Cela aura pour effet de limiter le nombre d'acteurs démarrant une telle activité.