Le projet de la nouvelle loi bancaire prévoit le Takaful Family. Ce produit va être commercialisé par des compagnies Takaful. Les autorités doivent veiller à la mise en œuvre du CP. Jalal Benchekroun, Directeur Général Adjoint d'Atlanta. - Finances News Hebdo : A la veille de l'adoption du projet relatif à la finance islamique, est-ce que votre compagnie a procédé à l'examen en profondeur du marché domestique afin de bien cerner la demande et préparer une offre adéquate ? - Jalal Benchekroun : Premièrement, il ne s'agit pas d'un projet de loi relatif à la finance iIslamique, mais d'une part, d'un projet de refonte de la loi bancaire pour prévoir des produits alternatifs ou carrément des banques participatives, et d'autre part, d'un projet de modification du code des assurances introduisant, entre autres, les produits Takaful. A ce titre, ce dernier projet ne concerne que Takaful Family (le produit d'assurance de personne) et ne prévoit la commercialisation de ces produits que par des compagnies Takaful. Ce qui veut dire que les compagnies actuelles ne sont pas autorisées à commercialiser ce type de produits et doivent, si elles le veulent, créer des filiales «spécial Takaful». - F. N. H. : Dans le cadre du Takaful, les responsables envisagent de commencer par les assurances des personnes, l'assurance vie.. Est-ce possible, car si l'on se réfère aux expériences internationales, il est plus souhaitable de commencer par les assurances dommages, automobile... ? - J. B. : Effectivement, et comme cité précédemment, le projet de modification du code des assurances ne prévoit que Takaful Family. La raison en est que l'objectif principal est de fournir un accompagnement pour la commercialisation des produits alternatifs assurée par les banques. En effet, la priorité pour le secteur des assurances est la mise en œuvre du contrat-programme signé l'année écoulée, et le développement du marché à travers notamment l'instauration d'un certain nombre d'assurances obligatoires. - F. N. H. : Le Maroc présente une spécificité religieuse par rapport à d'autres pays musulmans puisqu'il se base sur Imarat Al Mouminine. A cet effet, la haute référence du Takaful est le Conseil Supérieur des Oulémas. Quelle est votre appréciation ? - J. B. : Le plus important c'est d'avoir une instance qui est habilitée à certifier les produits et les opérations comme étant conformes à la charia (Charia Board), et ce dans le but d'instaurer une confiance auprès des consommateurs et d'éviter les abus des opérateurs. Bien entendu, compte tenu de la spécificité du Royaume «Imarat Al Mouminin», le projet de la révision du code des assurances prévoit de confier cette mission à l'instance scientifique chargée de la consultation religieuse (fatwas), créée au sein du Conseil supérieur des ouléma.