Les produits de financement pour les projets respectueux de l'environnement sont peu connus du grand public et des chefs d'entreprises. Le Cluster Solaire tente d'y remédier.
Par M.D Financement vert : Le cluster solaire au chevet des TPE et PME Pour diverses raisons, l'accès des TPE et PME au financement vert est tout sauf aisé. Pour les entreprises conscientes du fait que l'efficacité énergétique et le recours aux énergies renouvelables constituent des facteurs de compétitivité, la ligne Morseff dotée de 110 millions d'euros, et qui a permis le financement vert de 260 projets, a facilité un tant soit peu l'accès des bénéficiaires au financement pour la réalisation de projets respectueux de l'environnement. Au Maroc, les programmes impliquant plusieurs acteurs (notamment les bailleurs de fonds ou les institutions multilatérales) destinés au financement vert des entreprises sont relativement connus. Il y a lieu de citer les lignes de crédit issues du Fonds vert de la Banque mondiale, les dispositifs de Maroc PME et la ligne GEFF Morocco, mise en place par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et dédiée à l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables, la gestion des ressources telles que l'eau et la gestion des déchets. En revanche, les produits financiers verts (proposés par les banques commerciales) destinés aux PME et TPE sont encore assez peu connus du grand public. Cette donne a rendu autrement plus attrayante la rencontre organisée récemment par le Cluster solaire, en partenariat avec l'Agence marocaine pour l'efficacité énergétique (AMEE) et l'Amisole sous le thème : «Mécanismes de financement des projets énergies renouvelables (EnR) et efficacité énergétique (EE)». Cet événement encore unique au Maroc et qui a fait le pari du pragmatisme, a été l'occasion pour certaines banques de la place de présenter les produits destinés aux entreprises marocaines pour le financement de leurs projets en matière d'énergies renouvelables et d'efficacité énergétique. Ce rendez-vous, rehaussé par la participation du ministre de l'Energie, des Mines et du Développement durable, Aziz Rabbah, a également mis en exergue les critères d'éligibilité et les spécificités des différentes offres sur le marché et l'ensemble des mécanismes et des programmes de financement vert existants en faveur des TPE et PME enclines à adopter les énergies propres et faire de l'efficacité énergétique une source de compétitivité.
Prioriser le financement vert L'assertion de Said Mouline, Directeur général de l'Amee, conforte l'intérêt pour les acteurs publics et privés à s'atteler à la diversification et l'accroissement des sources de financement des projets inhérents aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique : «Désormais, pour produire un point de PIB, notre pays consomme moins d'énergie», révèle-t-il. Et d'ajouter : «Quand le financement est disponible, le progrès suit». Dans le même ordre d'idées, le ministre de tutelle a rappelé que le repositionnement de la société d'investissement énergétique (SIE) en super Esco (Energy Services Company) publique, est une opportunité de développement des partenariats public-privé et d'accès aux financements de projets d'EE et de développement des Escos privées. Au registre des axes d'amélioration de l'offre de financement destinée aux entreprises, des suggestions vont dans le sens du foisonnement de lignes de financement vert dédiées, à l'instar de celle du pompage solaire. Ceci dit, Fatima Zahra El Khalifa, directrice du cluster solaire, est optimiste quant à l'engagement des banques aux côtés des entreprises pour le financement de leurs projets verts. «Le label Taqa pro renforcera la confiance des établissements bancaires pour les projets vertueux des TPE et PME». Résultant d'un partenariat public-privé, le label «Taqa pro», décroché jusqu'à présent par 28 entreprises, et qui concerne le pompage solaire et le photovoltaïque, atteste de la qualité des installations dans les domaines précités par les entreprises et les autoentrepreneurs, référencés à l'échelle nationale. Notons enfin que, lors de la rencontre, la CCG et le Cluster ont conclu des conventions relatives au programme «Green Business Booster», un pôle de services visant à accélérer la mise sur le marché de produits et de services innovants.◆