Médiaco Maroc verra-t-il un jour le bout du tunnel ? Il importe de se poser la question à un moment où les commissaires aux comptes viennent de refuser de certifier ses comptes au titre de l'exercice 2011. Entre autres motifs invoqués, l'incapacité de «s'assurer de la concordance des informations données dans le rapport de gestion du conseil d'administration destiné aux actionnaires avec les états de synthèse». Suffisant pour enfoncer le clou de la suspicion qui entoure la société spécialisée dans le levage, la manutention et les services industriels depuis maintenant plus d'une année. Incapable de redresser sa situation financière et devant le refus du tribunal de lui faire bénéficier des articles 560 et suivants du Code de commerce relatifs au traitement des entreprises en difficulté, sa seule issue reste de trouver un bon compromis avec ses créanciers. Des créanciers très près de leurs sous, car les montants en jeu sont quand même assez importants : 225 MDH, dont 50 millions d'emprunt obligataire. C'est dire que ce n'est pas gagné, d'autant que les négociations entamées depuis le moment où l'entreprise a porté sur la place publique ses difficultés financières semblent être dans l'impasse. Du moins, pour l'instant. Néanmoins, même si dans son cheminement Mediaco a, quelque part, failli, tout n'est pas noir. Car, malgré toutes ses difficultés, la société poursuit bel et bien ses activités. Profitant ainsi, grâce à son expérience, de la politique initiée par les pouvoirs publics et visant notamment la mise à niveau des infrastructures et l'incitation à l'investissement dans des secteurs jugés prioritaires. Pour autant, les revenus générés ne lui permettent pas encore de faire face à ses dettes. Ce qui a tendance à passablement irriter les investisseurs en Bourse. Et la sanction est lourde de conséquence : le titre continue de dévisser, passant de 495 DH à la date de sa première cotation (12 juin 2006) à 44,40 DH au 09 juillet 2007. C'est cher payé ! Aujourd'hui, les investisseurs sont d'ailleurs face à un dilemme : se débarrasser du titre ou le conserver. Ceux qui ont acquis le titre à prix fort ont, de toute évidence, intérêt à le garder, d'autant que la perte n'est que virtuelle. En espérant que la société puisse trouver un accord avec ses créanciers pour relancer son activité et renouer avec les bénéfices. Mais même avec ça, Mediaco pourra-t-elle regagner la confiance des investisseurs ? Pas sûr. En tout cas, pas dans l'immédiat, puisque cette affaire aura sérieusement entamé l'image de l'entreprise. Et comme on le sait, il est bien plus facile de détruire que de construire.