[consommation]La croissance économique nationale passerait de 5%, enregistrée en 2011, à 2,4% en 2012. Une croissance tirée essentiellement par la demande interne. Sa contribution à l'augmentation du PIB serait de 3,5 points de croissance. Comme chaque année, le Haut Commissaire au Plan, A. Lahlimi réunit la presse en vue d'examiner le budget exploratoire pour l'année 2013, présenter la situation nationale en 2012 et les perspectives d'évolution pour l'année 2013. Dans sa présentation, A. Lahlimi tient compte de l'évolution de l'environnement international, des résultats provisoires des comptes de la nation arrêtés pour l'année 2011 et intègre, par ailleurs, les évolutions issues des enquêtes trimestrielles et des travaux de suivi et d'analyse de conjoncture menées par le HCP durant le premier semestre de l'année en cours. La révision de la croissance pour l'année 2012 est élaborée également sur la base des réalisations de la campagne agricole 2011-2012 et des dispositions de la LF 2012 adoptée par le Parlement au début du mois de mai. Dans ses propos, A. Lahlimi annonce que le scénario de croissance retenu pour 2013 est établi sur la base des hypothèses qui seront revues en décembre prochain lors de la préparation du budget économique prévisionnel pour l'année 2013. Il cite à cet égard l'amélioration de la demande mondiale adressée au Maroc de 4% au lieu de 2,2% en 2012, la production céréalière moyenne d'environ 70 millions de quintaux durant la campagne agricole 2012/2013, la politique budgétaire de l'Etat en vigueur en 2012 et qui serait reconduite durant la prochaine année, notamment les dispositions en matière de fiscalité, de dépenses d'investissement et de fonctionnement. Bien entendu, il tient compte des nouvelles tendances de l'économie mondiale telles qu'elles sont prévues par les organisations internationales compétentes. L'économie mondiale devrait enregistrer une croissance modeste de 3,5% en 2012 au lieu de 3,9% en 2011, suite à un ralentissement à la fois des économies avancées (1,4% au lieu de 1,6% en 2011) et aussi des économies émergentes et en développement (5,7% au lieu de 6,2% en 2011). Dans ce contexte, la situation de notre partenaire, l'UE, reste préoccupante et ce malgré les mesures structurelles et conjoncturelles mises en œuvre pour atténuer le fléchissement de l'activité depuis la deuxième moitié de 2011. Cette zone devrait connaître une année de récession en 2012 avec une croissance négative de 0,3%, avant d'afficher une légère amélioration de 1% en 2013. 2012, une année aléatoire Comparativement à 2011, l'année en cours reste marquée par des conditions climatiques défavorables qui risquent de compromettre la campagne agricole, surtout la production des cultures céréalières. Pis encore, l'année 2012 risque d'être affectée par la poursuite du ralentissement de la croissance de la demande mondiale adressée au Maroc de 7,8% en 2010 à 5,8% en 2011 et à 2% prévue pour 2012. Ajoutons à cela les baisses respectives des recettes du tourisme international et des transferts des MRE. Reste à noter qu'en matière de politique budgétaire, l'année 2012 n'aurait pas connu de changement notable essentiellement en matière d'investissement et de dépenses de fonctionnement, avec le maintien partiel des dépenses de compensation qui restent importantes malgré la répercussion d'une partie de l'inflation importée sur les prix intérieurs. Selon A. Lahlimi, dans un tel contexte, la croissance économique nationale passerait de 5% enregistrés en 2011 à 2,4% en 2012, avec toutefois l'hypothèse d'une réalisation intégrale des programmes d'investissement et de dépenses de fonctionnement de la Loi de Finances 2012, adoptée par la Parlement au mois de mai. En 2012, la croissance économique continuerait d'être tirée par la demande intérieure. La contribution à l'augmentation du PIB serait de 3,5 points de croissance. La demande extérieure, qui avait contribué positivement à la croissance économique en 2010, présenterait en revanche une contribution négative de l'ordre de 1,1 point en 2012 après avoir été de 1,5 point en 2011. Au plan des échanges extérieurs, les exportations de biens et services connaîtraient une amélioration de leur croissance qui serait de 4,5% en volume en 2012 au lieu de 2,1% en 2011, alors que la hausse des importations serait plus élevée, de l'ordre de 5,7% après 5% en 2011. Cette évolution est attribuable essentiellement à l'augmentation des besoins de l'économie en matière de produits agricoles, énergétiques et d'équipement. Au-delà des perspectives économiques Pour 2013, le HCP table sur un taux de croissance de 4,3%. Cette hausse serait attribuable à une reprise des activités du secteur primaire de 5,8% par rapport à 2012 et au maintien du dynamisme des activités non agricoles. Les activités du secteur secondaire dégageraient une valeur ajoutée en progression de 4,9%, au lieu de 4,4% en 2012, et celle du secteur tertiaire de 3,7% au lieu de 4,2%. Concernant l'évolution des emplois du PIB en volume, la contribution de la demande intérieure à la croissance s'élèverait à 6,2 points en 2013 au lieu de 3,5 points en 2012, suite à l'augmentation de la consommation des ménages de 4,5% en volume, au lieu de 2,3% en 2012. Le dynamisme de la demande intérieure, particulièrement de la consommation des ménages, associé à la persistance des prix du pétrole brut à des niveaux élevés (110 $/baril) exercerai une certaine pression sur les prix intérieurs, et ce malgré l'hypothèse de reconduction des dépenses budgétaires de compensation. L'inflation, mesurée par le prix implicite du PIB, passerait de 2,1% en 2012 à 2,6% en 2013. Si le volume des exportations, sous l'effet de la légère relance de la demande mondiale adressée au Maroc, devait s'améliorer de 6,3%, il resterait toutefois insuffisant pour assurer la couverture des besoins en importations. De son côté, le volume des importations des biens et services s'accroîtrait à un taux de 8,2%. C'est ainsi que la contribution négative des échanges extérieurs nets de biens et services à la croissance économique devrait s'accentuer, passant de 1,1 point en 2012 à 2 points en 2013. Depuis plus d'une dizaine d'années, le Maroc s'est engagé dans des investissements de grande ampleur, notamment dans des programmes d'infrastructures économiques et sociales et des actions de développement humain. Cette politique devait répondre aux impératifs d'amélioration de la compétitivité globale de notre pays et de son attractivité sur le marché international. Elle devait également répondre à la légitime aspiration de ses citoyens à l'amélioration de leurs conditions de vie. Au service de ces objectifs, le Maroc a mis en œuvre une politique budgétaire expansionniste bénéficiant de l'aisance financière, qui a marqué les années 2000, avant l'arrivée de la crise financière internationale de 2008 et 2009. C'est dans ce cadre que les taux d'investissement ont atteint des niveaux parmi les plus élevés du monde et que la consommation des ménages s'est régulièrement améliorée. En contrepartie, la balance commerciale n'a cessé de se détériorer, le déficit budgétaire de se creuser et la capacité de financement de l'économie de s'éroder.