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Microcrédit : «Les AMC affichent des ratios de solvabilité supérieurs à 30%» (entretien)
Publié dans Finances news le 02 - 11 - 2018

Abdelkarim Farah, Directeur général du Fonds Jaida, filiale de la CDG spécialisée dans la microfinance, livre son appréciation sur le nouveau dispositif du PLF 2019.
Il assure que les Associations de microcrédit (AMC) sont suffisamment prêtes pour adresser le segment de la TPE.
Le réseau compte environ 2.000 agences et un effectif de plus de 7.000 agents de crédit

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Finances News Hebdo : Le PLF 2019 a introduit une mesure qui rehausse le plafond du crédit accordé par les associations de microcrédit aux TPE. Celui-ci passe de 50.000 DH à 150.000 DH. Quel est votre avis sur cette mesure ?
Abdelkarim Farah : Le plafond de 50.000 DH a été fixé initialement par la loi 18-97 du 5 février 1999, il y a presque 20 ans. Ne considérant aucun autre aspect que l'inflation, ce plafond devra nécessairement être révisé. Sur le plan économique, il ne permet de couvrir qu'une faible partie des besoins de financement des projets dont la moyenne, selon les études menées par le ministère de l'Economie et des Finances et la Banque mondiale, se situerait entre 150.000 et 200.000 DH aussi bien en termes d'investissement que de besoin en fonds de roulement (BFR).
En effet, quel que soit le secteur d'activité, l'investissement minimum pour un microprojet amène le porteur du projet à assurer un autofinancement de plus de 60% eu égard audit plafond. Ce même plafond, s'il est affecté au financement du BFR, ne pourrait répondre qu'aux besoins des microprojets dont le chiffre d'affaires annuel est à moins de 600.000 DH, ce qui très faible et n'encourage guère le développement de la TPE.
A noter par ailleurs que le relèvement du seuil permettra aussi de structurer une offre de financement et les coopératives à créer, grâce à l'institutionnalisation des groupes solidaires. Les expériences en Afrique subsaharienne à travers le système décentralisé de financement (SFD) et en Espagne à travers Micro BanK du Groupe La Caixa et de l'ADIE en France, ont apporté la preuve que le modèle économique de la microfinance est plus adapté pour le financement des TPE.

F.N.H. : Selon vous, les associations de microfinance ont-elles les reins assez solides pour suivre cette évolution de taille ?
A. F. : Les AMC sont suffisamment prêtes pour adresser ce segment, largement constitué des activités génératrices de revenus (AGR) qui ont choisi de se structurer et de ne plus exercer dans l'informel.
La capacité technique et financière des AMC les prédispose aujourd'hui à assurer le rôle de premier partenaire financier des TPE. En termes d'assise financière, les AMC affichent des ratios de solvabilité à plus de 30%, pour environ 10% requis pour les banques.
En termes de capacité technique, le réseau compte environ 2.000 agences et un effectif de plus de 7.000 agents de crédit. Les offres de financement sont assez développées pour tenir compte des spécificités des cycles d'exploitation et du rendement des investissements grâce à des barèmes bien adaptés aux projets financés. L'accompagnement de proximité assuré par le secteur de microcrédit pour leur client est aussi un réel atout qui favorise la pénétration de ce segment.
L'offre de microcrédit a nettement évolué dernièrement. La diversification menée par le secteur durant les dernières années s'inscrit dans le cadre d'une stratégie d'inclusion financière, qui intègre désormais la micro assurance, les transferts, et la bancarisation en tant qu'intermédiaire en opération bancaire.
Actuellement, le secteur s'emploie à nouer des partenariats avec les établissements de paiement dont le statut a été créé récemment. L'offre pour la TPE ne devrait pas s'écarter des produits de financement proposés par le secteur, mais devrait être promue dans le cadre d'un package spécifique qui intègre des instruments de garantie dans une logique de partage des risques, visant à rendre le financement plus accessible.

F.N.H. : Comment Jaida pourrait accompagner cette nouvelle mesure qui sonne comme une réforme ?
A. F. : Jaida en tant que partenaire du secteur de microfinance a anticipé cette évolution. En 2012, elle avait réalisé avec les AMC, en partenariat avec le fonds Sanad (initié par la KFW), une étude sur le financement de la TPE. En 2013 et grâce à l'appui du ministère de l'Economie et des Finances, notre entité a obtenu une extension de la ligne MCC-APP (Millenieum Challenge Corporation - Agence de partenariat pour le progrès) dédié à la TPE d'une enveloppe de 5 millions de dollars destinée exclusivement au financement de la TPE, en plus de 27 millions de dollars alloués initialement au microcrédit.
La stratégie de Jaida pour la période 2018-2022 retient ce segment comme cible prioritaire dans une logique de démarche Up Skilling visant d'une part la fidélisation de la clientèle du microcrédit disposant d'un potentiel de développement et ayant opté pour l'intégration du secteur formel; et d'autre part, le recrutement de nouveaux clients dont les projets sont en phase de création ou de développement. Pour ce faire, la filiale de la CDG dispose des moyens financiers nécessaires pour mobiliser une ligne dédiée au refinancement des AMC qui adressent la TPE. Pour la phase de lancement, l'enveloppe mise à la disposition du secteur est de 200 millions DH.

F.N.H. : Enfin, comment Jaida compte-t-elle accompagner les évolutions futures du secteur à forte vocation sociale ?
A. F. : La vocation sociale des différents acteurs de microcrédit est certes éprouvée. Néanmoins, à l'aune des orientations royales et de la nouvelle vision du développement social, il devient nécessaire pour les parties prenantes de se mobiliser pour contribuer à améliorer les conditions de vie des populations ciblées. Dans ce contexte, Jaida a adopté la nouvelle stratégie en tenant compte des politiques sectorielles et de la stratégie nationale de la régionalisation avancée. Aussi, la contribution de Jaida sera déclinée en fonds dédiés pour l'accompagnement de ces politiques sous forme de fonds thématiques, en partenariat avec les représentants des filières d'activité et de fonds régionaux, et en concertation avec les acteurs locaux des régions. Ce modèle de collaboration offre l'avantage d'une approche concertée visant à maximiser l'impact social et l'optimisation des moyens mis en œuvre. Le Fonds a pu mobiliser durant la dernière décennie environ 2,6 milliards de DH et projette d'en faire autant à l'horizon 2022. ■


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