- Le binôme Mezouar-Mekouar a présenté les grandes lignes d'«Elan pour tous», leur projet pour l'élection à la présidence de la CGEM. - Ce projet vise à fédérer toutes les parties prenantes pour faire du patronat un moteur de croissance.
Face à la presse ce mardi, le binôme Salaheddine Mezouar-Faïçal Mekouar, qui concourt pour la présidence de la CGEM, présentait les grandes lignes de leur programme «Elan pour tous». D'après Mezouar, ce projet ambitieux se présente comme un projet collectif, fruit d'une démarche d'écoute et inclusive pour faire de la Confédération une locomotive et une force de mobilisation afin de relever les défis qui se présentent à notre économie. L'ex-président de la COP22 s'est d'ailleurs longuement attardé sur le contexte économique actuel, caractérisé par une croissance atone, faiblement créatrice d'emplois, et par une crise de confiance des opérateurs économiques. «Le secteur privé doit construire l'avenir, main dans la main avec l'Etat», affirme Mezouar. Il est temps, selon lui, de remettre le secteur privé au centre de l'équation du développement du pays et de rétablir la confiance entre le privé et l'Etat. Comment ? En donnant, dès les premiers mois de sa présidence, les bons signaux aux entreprises, à travers la mise en place de mesures chocs et d'avancées crédibles, appelées «quick wins», à même de rassurer les opérateurs et de créer une dynamique vertueuse.
Des actions «quick wins»
Parmi les actions «quick wins» les plus emblématiques que le tandem Mezouar-Mekouar promet d'inclure dès la Loi de Finances 2019, citons l'extension de l'exonération de la TVA sur les biens d'équipement. Autre mesure phare : Mezouar évoque la mise en place d'un fonds de garantie pour financer le besoin en fonds de roulement (BFR) des PME. Pour régler ces questions de trésorerie, Mezouar affirme connaître la méthodologie à suivre pour être efficace, et dit s'armer de pragmatisme. «La mise en place de ce fonds doit permettre à la PME d'accéder aux financements nécessaires pour s'oxygéner», argumente-t-il. La lutte contre les importations «sauvages», notamment des produits finis, fait également partie des mesures d'urgence à mettre en place. Au chapitre de la fiscalité, le programme «Elan pour tous» préconise d'engager une réforme de la fiscalité locale ainsi que la révision du mécanisme de calcul de la taxe professionnelle, ou encore la suppression du butoir.
Soutien à la PME
Le soutien aux PME pour accélérer leur modernisation occupe une place importante dans le projet «Elan pour tous». Parmi les mesures phares proposées, figure la mise en place d'un crédit d'impôt digitalisation de la PME. Mezouar souhaite également leur faciliter l'accès aux marchés internationaux à travers la mise en place d'un «Pack PME International». Ce dernier doit permettre l'amélioration du mécanisme du fonds de promotion pour la prospection ainsi que le développement de synergies entre les grandes entreprises et les PME sur l'international. Quant au «SME Act», il doit permettre un meilleur accès des PME aux commandes publiques. Au niveau de l'écosystème des start-up, le programme propose la création d'un Start-up Business Act censé encourager l'engagement des grands groupes par rapport aux start-up. Il est également préconisé de mettre en place un cadre incitatif fort pour un développement accéléré de l'entrepreneuriat et des incubateurs.
Régionalisation
La prise en compte par la CGEM des nouveaux impératifs de régionalisation sont, selon le binôme Mezouar-Mekouar, au centre des préoccupations. L'ancien ministre des Affaires étrangères a ainsi fait valoir que sa stratégie couvrant la période 2018-2021 ambitionne de faire de la CGEM «une organisation représentative, inclusive et adaptée aux ambitions en proposant une réforme des statuts, un conseil des régions et une décentralisation des commissions, et ce sur la base d'une démarche pragmatique et de définition des priorités». Mezouar a relevé la nécessité de tenir des réunions périodiques et tournantes entre la présidence et les régions et d'assurer une interaction du travail avec la centrale, en vue de renforcer le poids des régions et la proximité avec les entreprises. Faïçal Mekouar a indiqué que le programme prévoit une concertation permanente avec les entrepreneurs et une mise en place d'indicateurs de suivi, ajoutant que «notre programme ambitionne de faire de la CGEM une confédération fédératrice par une intégration régionale et sectorielle, une dynamique de l'économie sociale et solidaire et des solutions concrètes pour lutter contre l'informel». «Nous voulons une CGEM suffisamment structurée pour accompagner les grandes mutations que le Maroc va vivre», résume Mezouar, pour qui la réussite de ce plan nécessite que la CGEM soit dotée d'une direction «véritablement exécutive».
« Elan pour tous » en 6 axes 1. Choc de compétitivité et amélioration tangible de «l'offre Maroc» sur tous les fronts critiques. 2. Soutien volontariste à la PME / TPE et régénération par les start-up avec «Club Croissance +». 3. Renforcement de l'attractivité des territoires et implication accrue de l'investissement privé dans le développement des services aux citoyens. 4. Capital humain et recentrage du dialogue social : clés de compétitivité de nos entreprises. 5. Positionnement volontariste sur de nouveaux relais de croissance au bénéfice de tous les acteurs (économie numérique et digitalisation, Afrique, économie verte et économie bleue). 6. Solutions sectorielles spécifiques couvrant tous les secteurs critiques.
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