Le marché casablancais est resté plat cette semaine, alternant entre petites hausses et petites baisses, sans parvenir à dégager une réelle dynamique. Les grosses capitalisations, les bancaires surtout, se sont relayées pour maintenir l'indice au-dessus des 13.000 points. Il a achèvé la semaine en progression de 0,49% à 13.161 points. Toutefois, il ne faut pas y voir un manque de motivations des opérateurs, qui laisseraient dériver le marché, mais une certaine prudence en attendant les résultats entreprises. Les premières copies ont été livrées cette cette semaine. Le secteur financier devrait d'ailleurs accèlèrer le ryhtme des publications les jours à venir après Maroc Telecom. Pour sa part, le niveau d'activité a baissé sur fond de prudence. La cote s'est contentée d'un volume hebdomadaire de 473 MDH sur le marché central en baisse de 18% par rapport à la semaine passée (581 MDH), dont plus de 170 MDH sur le compartiment bancaire.
Des rendements scrutés à la loupe
Les investisseurs étaient particulièrement attentifs quant aux rendements des valeurs bancaires. Cette année, CIH Bank s'est montrée généreuse en proposant un dividende (bonifié par un superdividende de 2 DH/action) de 16 DH qui lui a conféré un D/Y de 5,5% contre une moyenne du secteur à 2,5%. Le marché n'a pas manqué de saluer ce rendement. Le titre a bondi de 8% le jour de sa publication. En revanche, BCP qui a tout de même dégagé des résultats au-dessus de la moyenne du consensus, a été pénalisé par un taux de rendement limité de 2,1%, quoiqu'avec un dividende en hausse (6,5 DH contre 6 DH en 2016). Sur le marché l'action avait baissé de 0,66% vendredi à la clôture. Dans l'environnement actuel de taux bas, les actions à haut rendement représenteraient une alternative intéressante pour les investisseurs à la recherche d'actifs plus rémunérateurs.
Eléments graphiques
Techniquement, la psychologie du marché casablancais reste la même depuis trois semaines. Le Masi continue de consolider- dans un schéma latéral cette semaine- soutenue par un support dynamique (MM 20 J). Nous surveillerons dès lundi, la capacité des investisseurs à aller chercher de nouvelles cibles avec la tombée de flux fondamentaux plus garnis, notamment les résultats de Maroc Telecom. Dans l'immédiat, les supports les plus proches se situent à 12.960/50 points puis à 12.750 points. La zone de résistance à travailler se trouve à 13.400 points.
À moyen termes, la tendance de fonds n'est pas attaquée et reste haussière au-dessus de 12.750 points. Les haussiers de long terme eux, ne devront s'inquiéter qu'à la sortie du canal haussier dans lequel évolue l'indice et dont la borne basse se trouve autour de 12.600 points actuellement. Voir graphique de la semaine dernière.
International : Les points à retenir
* Le couple idéal croissance forte/taux bas bat de l'aile * Les Bourses rebondissent mais restent fragiles * Une correction n'annonce pas toujours un marché baissier * Les fondamentaux de l'économie restent solides
Les marchés disent adieu à Boucles d'or (Avec Reuters)
L'image de Boucles d'or, célèbre conte dans lequel une jeune fille juge parfaite la température d'un porridge qu'elle déguste par effraction dans la maison d'une famille d'ours, a beaucoup servi ces derniers temps aux experts de la finance pour désigner les conditions idéales dont bénéficiaient les marchés. La récente correction des Bourses mondiales laisse en effet craindre le retour imminent à leur domicile des ours, symboles d'un marché baissier ('bear market' en anglais). Les investisseurs cherchent à savoir s'il s'agit d'une simple correction, saine et nécessaire dans un contexte de valorisations tendues, ou bien le prélude à la mort d'un cycle économique, dans une phase tardive aux Etats-Unis, qui pourrait conduire à l'avènement d'une longue phase baissière sur les marchés actions. Le rebond observé sur les Bourses en Europe comme aux Etats-Unis, prévisible après deux semaines de net repli, suggère que les investisseurs relativisent les craintes d'une remontée brutale de l'inflation, à l'origine du récent regain d'aversion au risque. Les marchés restent cependant nerveux, comme l'a rappelé la vive réaction des marchés obligataires à l'annonce, mercredi, d'une inflation de base légèrement supérieure aux attentes aux Etats-Unis le mois dernier. Le scénario est désormais bien connu : toute indication d'un frémissement des prix et/ou des salaires aux Etats-Unis fait immédiatement grimper les rendements des emprunts d'Etat. Celui du 10 ans américain, référence absolue de son univers, a ainsi touché jeudi un nouveau pic de quatre ans à 2,944% avant de s'apaiser.