Le deuxième trimestre 2017 à la Bourse de Casablanca s'est soldé par une performance positive de 5,5%. Le Masi a pu s'appuyer sur cinq semaines consécutives de hausse pour retrouver une performance annuelle positive. Les volumes accompagnent la hausse et la configuration graphique plaide pour au moins un retour vers les sommets de début d'année autour de 13.000 points.
Le parcours du Masi lors de ce premier semestre ressemble à une étape de montagne du Tour de France. Le début d'année a commencé sur une pente ascendante où le Masi a gagné plus de 10%. Puis l'indice a dû faire face à une descente pénible de 12 semaines qui, à aucun moment, n'a remis en cause l'orientation haussière de l'indice validée en 2016 par la rupture des 10.500 points. D'ailleurs, les valeurs de l'échappée de 2016 sont restées pour la majorité d'entre elles en embuscade sous leurs plus hauts de début d'année sans trop corriger. D'autres valeurs, aux profils plus baroudeurs comme Maroc Telecom et les bancaires, ont montré de la force en résistant à l'habituelle baisse d'après-dividendes.
Une volumétrie de plus en plus étoffée
Véritable clignotant du dynamisme du marché boursier, les volumes s'améliorent. Ceux de la semaine écoulée démontrent cette conviction haussière avec 1,18 milliard de DH négociés sur le marché central et 257 MDH sur le marché de blocs. Cette appréciation de la volumétrie constatée ces dernières semaines peut être expliquée, entre autres, par les opérations d'ajustements stratégiques effectuées par les institutionnels et les OPCVM. Pour rappel, le volume global depuis le début de l'année 2017 dépasse les 27 milliards de DH, avec une part de 79,8% pour le marché central et 20,2% pour le marché de blocs. Le volume quotidien moyen depuis début 2017 s'établit, quant à lui, à 214,99 MDH. Par ailleurs, les facteurs macroéconomiques lors de cette première partie de l'année n'ont pas réellement affecté la vie du marché actions, lequel a porté plus d'attention aux annonces faites par les émetteurs.
Une valorisation élevée malgré la correction du premier trimestre
Pour le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS), la liquidité sur le marché boursier s'est inscrite dans une tendance haussière. Elle reste toutefois insuffisante en raison essentiellement de la faiblesse du flottant. «La volatilité demeure modérée et enregistre une baisse durant les quatre premiers mois de 2017 après deux années de hausses successives». Pour ce qui est de la valorisation et en dépit d'une correction des cours en début d'année, elle ressort à un niveau élevé, tirée par «des investisseurs à la recherche de rentabilité dans un contexte de baisse des taux d'intérêts», a fait remarquer le comité.
Une prime de risque sur ses plus bas
Après avoir montré leur aversion au risque entre 2012 et 2015, période durant laquelle la prime de risque a atteint les 9,6%, les investisseurs semblent aujourd'hui plus disposés à investir sur le marché actions. Ce constat se reflète principalement par la poursuite de la baisse de la prime de risque, qui s'est enclenchée en 2015, relèvent les analystes d'Attijari Intermédiation. En effet, les calculs du courtier par la méthode des sondages font ressortir une prime de risque à 7,1%. Un niveau inchangé par rapport à l'année dernière et correspondant à un plus bas sur les six dernières années. Pour rappel, cette prime de risque calculée sur les actions tient compte du rendement des actions, de celui des emprunts d'Etat et des perspectives de croissance des dividendes d'entreprises. Par ailleurs, dans un environnement où les taux obligataires demeurent inertes, voire bas, les investisseurs ont vu le rendement de leur placement s'éroder d'année en année et sont désormais contraints de se tourner vers d'autres produits plus rémunérateurs pour optimiser leur investissement, en l'occurrence le marché actions. De plus, les analystes annoncent que cette réévaluation périodique de la prime de risque relative au marché actions s'opère dans un contexte marqué par une poursuite de l'amélioration de la confiance envers le marché boursier marocain en général et une confirmation du retour à la performance du marché actions. Enfin, les lectures techniques de l'indice confirment les dispositions haussières actuelles du marché. Les configurations long, moyen et court termes suggèrent un retour vers 13.000 points, voire plus. Toutefois, les premières séances du mois de juillet peuvent être baissières avec un support à 11.900 points. Une correction probable qui ne remet pas en cause l'orientation haussière de l'indice. ■