Souvent peu évoquée, la saisonnalité des marchés semble pourtant avoir une influence primordiale sur les cours de la Bourse. Cette notion indique que le marché évolue selon un rythme opposé à celui de la météo : il brille lors des mois d'hiver et fait grise mine en été. Comment s'annonce donc la période estivale à la cote casablancaise ?
Pour le mois de mai, la prudence était de mise. Après une belle poussée enregistrée au début du mois, la Bourse de Casablanca a plongé dans une période d'indécision. La cote casablancaise a clôturé le mois sur un repli de 0,52% à 11.577 points. Sa contreperformance annuelle s'est établie à 0,57% au 31 mai. Le mois de mai est en effet un mois atypique dans le paysage boursier. Il est réputé, non pas pour ses excellentes performances, mais plutôt pour un début de cycle qui s'étend jusqu'au mois de septembre. Ainsi, il n'est pas rare d'entendre l'expression «Sell in may, and go away» qui s'est vérifiée cette année avec une baisse de 0,52% sur le Masi. De plus, c'est durant cette période que les dividendes sont détachés des actions, notamment des grosses capitalisations, ce qui tire mécaniquement l'indice vers des niveaux bas.
La volumétrie s'améliore
Pour ce qui est des volumes, après les 20 séances de cotation, le flux transactionnel sur le marché central a totalisé 3,63 milliards de dirhams, contre 2,18 milliards de dirhams durant le mois d'avril, soit une appréciation de 66%. Notons que les bancaires, qui ont publié leurs résultats, et Maroc Telecom, qui a détaché son dividende, sont derrière cette percée volumétrique. L'autre chiffre qui confirme cette baisse de régime, est la variation négative de 0,04% de l'actif net des OPCVM de la catégorie «Actions», durant la semaine allant du 19 au 26 mai. Pour sa part, l'indice de performance affiche une variation hebdomadaire nulle (0,00%) pour la catégorie «Actions» et une hausse de 1,13% en glissement mensuel.
Qu'en est-il du mois de juin ?
Pour ce début juin qui coïncide avec le mois sacré, la réticence des investisseurs a quelque peu été tempérée. Les premiers chiffres du mois de juin infirment cette saisonnalité qui frappe les marchés. En effet, durant la première semaine de Ramadan, l'indice a affiché une hausse modérée de 0,22% autour des 11.615 points en clôture hebdomadaire, réduisant ainsi sa contre-performance YTD à 0,25%. La tendance reste toutefois haussière, mais à un rythme plus lent en attendant la fin du mois. D'une semaine à l'autre, la volumétrie s'est en effet appréciée de 126% sur le marché central. 1,18 milliard de DH ont changé de mains lors de ces cinq séances. En définitive, le manque d'informations et de papier neuf en cette période de prévacances rend les investisseurs plus passifs. Leurs interventions sur le marché restent limitées à la liquidation de certaines positions avant les vacances, ce qui oriente d'ailleurs l'évolution de plusieurs séances à la baisse. Quant aux particuliers, ils restent les principaux animateurs du marché en cette période, avec une attitude opportuniste qui n'aide pas la place à tracer une tendance claire. ■