L'actualité relative à l'affaire du Sahara marocain, nous interpelle à la lumière des événements survenus ces derniers mois qui remettent en question le bien-fondé des négociations directes «de bonne foi et sans conditions préalables». Force est de constater que la crédibilité internationale de l'initiative marocaine d'autonomie pour la résolution politique du conflit du Sahara renforce la position de la diplomatie marocaine, laquelle est décidée à faire évoluer la situation dans cette région. Le but de cette proposition, il faut bien le rappeler, encouragée dès lors par la résolution 1754 du Conseil de sécurité en date du 30 avril 2007 qui a mis en relief les «efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc», est de parvenir à un règlement politique juste, durable et mutuellement acceptable sur la base de négociations directes. L'enlisement de ces négociations entre le Maroc et le Front Polisario, en raison notamment du refus obstiné du Polisario qui s'attache au référendum d'autodétermination avec l'indépendance comme unique solution pour la fin du conflit, n'est plus acceptable. Cette vision réductrice de l'autodétermination, soutenue par l'Algérie, bloque et complique les efforts déployés par la Communauté internationale pour un règlement définitif de la question. De ce point de vue, la dynamique de Manhasset n'a pas tenu toutes ses promesses. Dans ce contexte, la dernière résolution du Conseil de sécurité en date du 24 avril 2012 recommande d'engager des négociations plus résolues et plus axées sur le fond. Or, le Maroc n'a cessé d'oeuvrer pour que sa proposition pragmatique soit l'acte fondateur de ces pourparlers. Cette même résolution, qui conforte par ailleurs les efforts positifs déployés par le Maroc en matière de protection et de promotion des droits de l'homme dans les Provinces du Sud impulsés par l'institution des commissions régionales du Conseil national des droits de l'Homme, constitue indéniablement un acquis pour les populations sahraouies. Surtout que ces droits humains, constamment transgressés dans les camps de Tindouf et instrumentalisés par le Polisario, préoccupent désormais la communauté internationale. Dans ce contexte, il est légitime de s'interroger sur «la partialité» de certaines positions de M. Ross qui ne cesse de fustiger ces avancées et qui l'éloignent somme toute de sa mission principale de facilitateur pour faire progresser le processus de négociations et le faire sortir des sentiers battus de la monotonie. Une position qui l'éloigne également de la réalité du terrain qui a conduit son prédécesseur, M. Van Walsum, à admettre en toute logique que l'approche de l'indépendance était «irréalisable et irréaliste», qui plus est, dans une région traversée par une dynamique de changement.