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Solvency II : «Les règles de Solvabilité II seront appliquées à partir de 2014»
Publié dans Finances news le 05 - 04 - 2012

Dans le cadre du contrat-programme, les assureurs demandent à l'administration de pouvoir démarrer avec l'assurance-construction (responsabilité civile décennale) en la rendant obligatoire.
En 2011, le groupe Axa a enregistré un chiffre d'affaires de 3,3 Mds de DH.
Pour l'année 2012, Axa Assurance Maroc a de nouveaux produits dans le pipe.
Michel Hascoët, président Directeur général d'Axa Assurance Maroc, nous éclaire sur l'évolution du secteur dans un contexte très mouvementé.
* Finances News Hebdo : La concurrence devient de plus en plus acharnée dans la branche des risques d'entreprises qui, parfois, sont sous-tarifés. À quelle logique de tarification obéit Axa Assurance Maroc ?
* Michel Hascoët : Notre logique est d'être très actif dans le marché des risques d'entreprises en respectant, néanmoins, un certain nombre de conditions. L'équilibre technique de toutes nos opérations est une impérieuse nécessité. La croissance du chiffre d'affaires n'est, par conséquent, pas en soi un objectif pour AXA.
* F. N. H. : Depuis que vous êtes au Maroc, quelle appréciation faites-vous de son évolution par rapport à d'autres pays émergents où le groupe Axa est présent ?
* M. H. : Il y a quelques mois encore je travaillais en France et je peux dire que le Maroc n'a rien à envier au marché européen pour la souscription d'un grand nombre de risques. Par certains aspects, le marché est très mature, par d'autres il est perfectible en matière de couvertures d'assurance. C'est d'ailleurs ce que prévoit le contrat-programme du secteur, à savoir donner la possibilité à tous les consommateurs de s'assurer pour un certain nombre de risques, notamment l'assurance-construction et habitation.
* F. N. H. : Après la signature du contrat-programme, quelles sont les actions qui ont été menées par la suite pour assurer sa mise en œuvre ?
* M. H. : Eu égard aux évolutions qu'à connues le pouvoir politique et étant donné que les négociations des termes du contrat-programme ont été menées avec l'ancien gouvernement, les discussions doivent être renouvelées avec le gouvernement actuel en vue de sa mise en œuvre.
* F. N. H. : Jeudi dernier, la DAPS s'est réunie avec la profession pour discuter du contrat-programme. Quel était l'ordre du jour ?
* M. H. : Effectivement, nous avons travaillé, entre autres sujets, sur la mise en œuvre du contrat-programme dont la priorité pour nous, assureurs, est de voir rapidement les premières concrétisations : notamment pour la couverture des risques liés à la construction.
* F. N. H. : Aussi, la couverture des catastrophes naturelles traîne toujours. Quelles sont les principales contraintes qui bloquent sa mise en œuvre ?
* M. H. : Les différents événements survenus ces dernières années, en particulier les inondations et les accidents industriels, ont incité les pouvoirs publics à réfléchir à une couverture contre les catastrophes naturelles.
La DAPS a, d'ailleurs, réalisé des études importantes sur ce type de risque.
En France, le financement du régime des catastrophes naturelles mis en place depuis 1983, bénéficie des contributions sur les contrats d'assurance automobile, et d'assurance multirisque habitation.
L'autre point qui devrait être fixé, serait le partage du risque entre la SCR et les compagnies d'assurance.
* F. N. H. : En matière de réglementation, quelle est votre opinion sur la politique de placement telle qu'elle est préconisée par l'administration ? Est-ce qu'elle n'est pas très contraignante ?
* M. H. : Notre métier est de gérer prudemment les engagements que nous prenons pour le compte de nos assurés.
Je ne considère pas contraignante la réglementation des assurances au Maroc dans la mesure où il s'agit de règles permettant de mieux protéger les assurés.
Nous appliquons, au sein du Groupe AXA, les normes de Solvabilité I. Les règles de Solvabilité II seront appliquées à partir de 2014.
Sous l'impulsion de l'autorité de tutelle, nous avons fait évoluer la réglementation en matière de sécurisation accrue de nos politiques de placement.
* F. N. H. : Dans un contexte de crise, quel benchmark peut-on faire du Maroc par rapport à d'autres pays où votre groupe est présent ?
* M. H. : Pour ne parler que d'AXA Assurance Maroc, je peux dire que son développement et sa rentabilité sont tout à fait conformes aux standards et exigences définis par le groupe. Notre marge de solvabilité est, par ailleurs, largement supérieure aux exigences réglementaires.
* F. N. H. : Quels types d'effets de synergies sont exploités avec le groupe ?
* M. H. : La synergie avec le groupe est totale. Nous appliquons toutes les directives du groupe dans la mesure où elles ne sont pas en contradiction avec les lois et règlements au Maroc.
* F. N. H. : La branche épargne peine à se développer. Pourquoi à votre avis ?
* M. H. : Je dirais tout simplement que le principal frein est avant tout celui du pouvoir d'achat.
Le deuxième est plutôt d'ordre fiscal ; dans tous les pays où il y a un avantage fiscal l'assurance vie se développe. Enfin, nous devons investir davantage en matière de formation auprès de nos réseaux.
* F. N. H. : Aujourd'hui Axa occupe le troisième rang sur le marché. Etes-vous satisfait de ce positionnement ?
* M. H. : En effet, nous sommes le troisième acteur sur le marché.
Nous étions les premiers. Suite à la sortie de l'ONA du capital d'Axa Assurance Maroc, la société a perdu une part significative de son chiffre d'affaires aujourd'hui retrouvée grâce à la mobilisation de nos collaborateurs, au dynamisme de nos intermédiaires et aux capacités de souscription du groupe.
* F. N. H. : Aujourd'hui, vous lancez en France un produit de protection familiale contre les accidents de la vie. Quand le prévoyez-vous pour le Maroc ?
* M. H. : Au Maroc, nous comptons commercialiser ce type de produits l'année prochaine. Il s'agit d'une assurance invalidité, décès et incapacité que nous proposerons, à un prix très peu élevé, à toutes les personnes qui n'ont pas de régime de protection.
* F. N. H. : Quelles sont vos ambitions ?
* M. H. : Notre place de troisième derrière 2 très belles sociétés me convient très bien. L'ambition est d'avoir une croissance harmonieuse du chiffre d'affaires de l'ordre de 10% par an dans le cadre du plan «Ambition 2015».
Notre objectif également est de voir croître notre résultat opérationnel du même ordre. Si aujourd'hui les agents généraux sont essentiellement orientés vers les risques particuliers, nous souhaitons les voir prendre une place plus importante sur le marché des entreprises et de l'assurance vie. Egalement, nous souhaitons renforcer nos offres et notre collaboration avec le monde du courtage.
Propos recueillis par S. Es-Siari


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