Le ministre de la Communication, Nabil Benabdallah, a été invité, le 27 janvier à Casablanca, à une conférence autour du thème «La place du secteur privé dans le nouveau paysage audiovisuel marocain». Initiée par la CGEM et lASESA, cette rencontre a été loccasion de se pencher sur lessor dune véritable économie de laudiovisuel à la lumière de la nouvelle loi 77-03 sur la communication audiovisuelle. La conférence, organisée par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc et lAssociation des Entreprises du Secteur de lAudiovisuel, avait pour thème principal la place du secteur privé dans le nouveau paysage audiovisuel marocain. Vu limportance dun tel sujet, cette rencontre a connu la présence de plusieurs cadres du ministère de la Communication, des directeurs généraux de la RTM et 2M, ainsi que de nombreuses personnalités du monde des médias et de l'industrie audiovisuelle. Un interlocuteur crédible Hassan Chami, président de la CGEM, était le premier à intervenir pour aborder limportance de laudiovisuel en tant que secteur économique stratégique, indiquant à loccasion que la nouvelle loi sur l'audiovisuel constitue une avancée extraordinaire pouvant permettre au Maroc de franchir un pas important dans ce domaine. Après avoir mis en exergue l'importance du partenariat public-privé pour l'essor d'une véritable économie nationale de l'audiovisuel, le patron de la CGEM a annoncé que son organisme s'engage à mettre en place, dans les prochains jours, une Fédération qui regroupera l'ensemble des intervenants dans le secteur. Ladite fédération permettra davoir une appréciation réelle du paysage audiovisuel national et, par conséquent, de disposer d'un interlocuteur valable pour les administrations publiques. Le ministre de la Communication, Nabil Benabdallah a, pour sa part, relaté les grandes lignes de la nouvelle loi et les perspectives de développement du secteur privé. Il a fait remarquer que cette nouvelle loi met fin au monopole de l'Etat sur les moyens de communication audiovisuelle. En effet, celle-ci permet d'instaurer un nouveau régime de l'audiovisuel dans le pays, en déterminant les conditions de création des chaînes de télévision ou de radio à travers le système de la licence ou de l'autorisation sous condition, et bien sûr, de respecter le cahier des charges établi par la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), habilitée à délivrer ces licences et ces autorisations d'exploitation. Benabdallah a annoncé que le texte de loi 77-03 sera publié au Bulletin Officiel le 3 février 2005. En attendant, la HACA aura traité les 130 dossiers présentés pour lobtention dune licence de station radio ou télévision. Cette nouvelle loi définit également les conditions de la composition des sociétés anonymes qui vont désormais intervenir dans le secteur. Elle précise, notamment, le rôle du secteur public tout en instaurant une nouveauté de taille, à savoir la transformation de la RTM en Société Nationale de Radio et de Télévision. Un tel statut permettra à celle-ci de jouer son rôle de leader dans le domaine. Public vs privé Le ministre a, par la même occasion, rappelé les grandes actions de son département. Selon lui, lesdites actions visent à assurer un développement soutenu de la production audiovisuelle nationale, la mise en place de mécanismes pour sa promotion et l'émergence d'une véritable industrie de la production nationale. Nabil Benabdallah a expliqué ensuite la philosophie et la volonté politique sous-jacentes à «lune des plus grandes réformes que le pays a entamées», avant de se pencher sur son côté juridique afin déviter tout monopole ou concentration de médias. Le volet juridique en question expliquera les rapports avec la HACA et sa mission, les conditions dattribution des licences et des autorisations, afin de clarifier certains points rendus confus par certains journaux. Il a assuré que la concurrence entre les services publics et le privé sera saine afin de parvenir à développer une véritable industrie marocaine de laudiovisuel. LEtat continuera à subventionner 2M alors que la RTM deviendra une société nationale publique. La première aura 6 mois pour définir son cahier des charges, tandis que la seconde bénéficiera de 24 mois. Toutefois, même si le secteur privé ne sera pas subventionné, des formules pourraient être trouvées afin daider la production démissions qui sinscrivent dans le cadre du service public. Un partenariat avec les secteurs concernés est, de ce fait, indispensable pour trouver les mécanismes adéquats capables de booster la production nationale, la soutenir et la développer pour qu'elle soit en mesure d'alimenter les chaînes actuelles et les chaînes privées à venir. Mustapha Mellouk, président de l'ASESA-CGEM a, quant à lui, focalisé son intervention sur les ambitions de son association. Ces ambitions concernent l'émergence d'un secteur privé structuré, à fort potentiel ainsi que le développement d'une production nationale de qualité. L'ASESA doit également initier avec les pouvoirs publics un contrat-programme pour le secteur audiovisuel, a-t-il ajouté.