Les professionnels de la confiserie et chocolaterie s'accordent à considérer l'accord de libre-échange avec la Turquie et celui d'Agadir comme étant des menaces. L'histoire de la taxe payée sur le sucre transformé vient aggraver la situation. Toutefois, les opérateurs du secteur ne baissent pas les bras et se battent pour survivre. Pour plusieurs secteurs industriels, l'accord d'Agadir signé le 25 février 2004 entre le Maroc, la Tunisie, la Jordanie et l'Egypte constitue une menace dans la mesure où ces pays bénéficieront des avantages douaniers sur les produits finis, tandis que les industriels locaux continueront à payer des droits de douanes élevés sur les matières premières. Avec un chiffre d'affaires annuel moyen de plus de 500 millions de DH, le secteur de la chocolaterie et confiserie reste un créneau au potentiel de développement énorme. Toutefois, les opérateurs du secteur s'inquiètent. Et pour cause, ils commencent déjà à voir sur notre marché des produits fabriqués en Egypte, Syrie, Turquie ou Jordanie. Les produits importés, un danger imminent L'introduction de certains produits comme Cadbury, Bounty ou Smarties n'aurait pas été alarmante si leurs prix n'étaient pas très compétitifs, comparés à la tarification pratiquée par les entreprises marocaines concernant des produits similaires. Consciente du danger que peut représenter l'ouverture rapide du marché, l'Association des biscuitiers, chocolatiers et confiseurs ne cesse d'entreprendre des démarches afin de convaincre le gouvernement de laisser aux industriels plus de temps pour réussir leur processus de mise à niveau. «La concurrence ne nous fait pas peur, mais elle doit se pratiquer à armes égales», nous affirme un professionnel du secteur. Selon ce dernier, le secteur de chocolaterie et confiserie, qui emploie des milliers de personnes, est très prometteur, mais une mise à niveau s'impose pour lui permettre de relever les défis de l'ouverture sur le marché mondial. Une taxe bien salée Le sucre reste lune des matières principale, pour les confiseurs, biscuitiers et chocolatiers. Ces derniers sont appelés à verser annuellement quelque 200 millions de DH à la Caisse de compensation. Cette décision a été prise par la Cour Suprême en octobre 2004. Mais l'affaire de la compensation remonte à 1999 quand Ahmed Lahlimi, alors ministre chargé des Affaires générales du gouvernement, avait institué une taxe sur le sucre consommé par l'industrie en guise de remboursement de la subvention de l'Etat de cette matière. Selon les industriels, la taxe sur le sucre ne peut que tirer le secteur de la confiserie et chocolaterie vers le bas, alors que celui-ci souffre d'une concurrence farouche et souvent déloyale. Conscientes des multiples défis de la conjoncture actuelle, certaines entreprises, qui opèrent dans le marché, ont déjà lancé des programmes de mise à niveau concernant la qualité, la formation et le volet technologique. Cela dit, il reste à savoir si l'Etat donnera un coup de pouce aux industriels locaux, à l'image de ce qui se passe sous d'autres cieux, afin de leur permettre de bien se préparer à relever le défi d'une concurrence mondiale farouche.