Dans toutes les grandes artères et les grandes places de la capitale, les drapeaux du Maroc et de la France flottent côte à côte, en préparation de la visite du Président Emmanuel Macron, prévue du 28 au 30 octobre. Après une trop longue absence, revoir ces deux drapeaux ensemble est une preuve supplémentaire que, malgré les errements, tout Chef d'Etat finira par retrouver le chemin de Rabat, là où se trouvent l'intérêt et la prospérité de son pays, loin de toute démagogie. Comme avant lui Olaf Scholz et Pedro Sánchez, Emmanuel Macron a fini par comprendre que les temps ont changé et que, s'il espérait construire une relation basée sur le respect mutuel et la coopération d'égal à égal, il ne pouvait faire l'impasse sur une reconnaissance franche de la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Chose faite, par une lettre envoyée par le président français à Sa Majesté le Roi Mohammed VI le 30 juillet dernier. Désormais, les deux pays peuvent construire une relation plus saine sur des bases solides. La liste des personnalités accompagnant le Président de la République dans la délégation officielle confirme que cette visite sera l'occasion de signer des contrats et d'annoncer des investissements majeurs au Nord comme au Sud du Royaume. En analysant les entreprises présentes, quatre domaines de coopération se dégagent : l'énergie, l'infrastructure, la défense et le gaming. Sur ce dernier volet, outre la présence d'acteurs importants du secteur des jeux vidéo, l'agenda d'Emmanuel Macron prévoit une séquence «gaming » en présence de professionnels français et marocains, tant du côté de l'industrie créative que des joueurs. Depuis le lancement de la stratégie gaming en 2022, visant à développer localement cette industrie, la France s'est positionnée en soutien de cette initiative, notamment à travers la formation et le transfert de compétences. La visite présidentielle pourrait également débloquer les projets liés à l'hydrogène vert, notamment avec des investissements du groupe Total Energies, dont le PDG Patrick Pouyanné avait déjà exprimé son intérêt pour investir au Maroc. De plus, HDF Energy pourrait également s'installer à Dakhla. Décidément, les voies du business comme ceux de la raison d'Etat sont impénétrables.