Les échanges commerciaux entre le Portugal et le Maroc représentent près d'1 Md d'euros. Les opérateurs économiques, de part et d'autre, affichent des ambitions autrement plus importantes.
Le Maroc et le Portugal entretiennent des relations depuis le 15e siècle. C'est dire l'exemplarité des rapports économique, social et politique, qui lient ces deux Etats partenaires. Sous l'angle diplomatique, le Royaume a été le premier pays arabe et africain à ouvrir une ambassade diplomatique à Lisbonne. Les chiffres corroborent également la profondeur des échanges multiformes et le partenariat économique scellé par les deux pays. En l'espace de 9 années, le nombre d'entreprises portugaises présentes au Maroc est passé de 30 à 300 aujourd'hui, avec à la clef la création de 2.000 postes de travail. 4.000 citoyens marocains vivent dans cette République d'Europe du Sud. Dans le même temps, l'on dénombre près de 3.000 Portugais qui ont fait le choix de s'installer au Maroc. Dans l'optique d'amplifier les flux des échanges commerciaux de part et d'autre qui représentent près d'1Md d'euros, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a organisé récemment à Rabat, le Forum économique des deux pays sous le thème : «Des synergies pour le co-investissement industriel». Cette manifestation qui a été rehaussée par la présence du Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, et de son homologue portugais Antonio Costa, était l'occasion pour les communautés d'affaires des deux pays d'explorer au mieux les opportunités de développement des entreprises de part et d'autre. «Le Portugal peut compter sur le Maroc qui est un partenaire crédible», précise Miriem Bensalah-Chaqroun, patronne du patronat marocain, lors de son allocution. En effet, le Maroc résolument tourné vers l'Afrique et qui noue des relations commerciales avec près de 150 pays, dispose d'une économie diversifiée. A cela s'ajoute la montée en puissance des industries de pointe dans lesquelles les entreprises portugaises excellent. A ce titre, il y a lieu de citer les énergies renouvelables, l'automobile et la pharmacie. D'autres domaines de complémentarité à l'instar du BTP, l'agroalimentaire et le textile ont été identifiés. Le tourisme entre les deux pays est aussi à développer, puisque seuls 70.000 touristes portugais viennent au Maroc chaque année et 17.000 Marocains passent leurs vacances dans ce pays européen, qui renoue avec la croissance. Notons par ailleurs que 60% de l'énergie produite au Portugal sont issus des énergies renouvelables. «Les objectifs des deux pays en matière d'énergie propre élargissent la fenêtre d'opportunités du partenariat économique existant», souligne le Premier ministre portugais, qui n'a pas manqué de rappeler l'importance du Maroc pour son pays.
Le Royaume, deuxième partenaire économique en Afrique
Le Maroc qui figure dans le top 10 des clients du Portugal, est le deuxième partenaire économique africain de ce pays qui compte un peu plus de 10 millions d'habitants. En effet, 1.400 entreprises portugaises exportent au Maroc. Du reste, les exportations marocaines vers cet Etat de la Péninsule ibérique ont progressé de 131% depuis 2011. Dans le même ordre d'idées, les Chefs de gouvernement qui ont présidé la 13e rencontre de haut niveau des deux Etats, n'ont pas manqué de rappeler le caractère crucial du projet commun d'interconnexion électrique. Ce dernier devrait renforcer la sécurité énergétique des deux pays partenaires liés par un Accord de bon voisinage signé en 1994. La rencontre qui a donné lieu à la signature de cinq conventions de partenariat économique, était une occasion pour Antonio Costa d'inviter les opérateurs marocains à investir au Portugal, qui constitue une rampe d'accès pour l'espace européen. Ce dernier a conclu sur une note politique forte : «Le Portugal a toujours soutenu le Maroc pour son rapprochement avec l'Union européenne». ■
L'adhésion du Maroc à la CEDEAO, une aubaine Tout en mettant en évidence les multiples atouts du Maroc (deuxième réseau bancaire d'Afrique, 3e place continentale dans le Doing business 2018, etc.), Miriem Bensalah-Chaqroun a démontré l'aubaine que constitue l'adhésion du Maroc à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour les entreprises portugaises. «Les entreprises de nos deux pays pourraient constituer des consortiums afin de répondre aux besoins en infrastructures exprimés par les pays de la CDEAO», assure-t-elle. Par ailleurs, du côté du gouvernement portugais, l'on reste persuadé que le renforcement de l'alliance maroco-portugaise sera bénéfique pour le développement durable en Afrique.