Le marché de l'automobile garde le cap de la croissance, en dépit d'un léger ralentissement durant le mois d'octobre. Le cumul des ventes au terme des dix premiers mois de l'année a atteint 137.459 véhicules, en progression de 5,71%. Les professionnels sont confiants pour le reste de l'année. A deux mois de la fin de l'année, il y a fort à parier que le record de ventes de véhicules neufs réalisé l'année dernière (plus de 163.000 ventes) sera battu. Tous les ingrédients sont réunis pour une telle réalisation. Optimistes, les professionnels du marché espèrent même dépasser la barre symbolique des 170.000 unités écoulées au terme de l'année 2017. «C'est la même tendance haussière observée actuellement qui devrait se poursuivre d'ici la fin de l'année», nous confie Nasserdine Obada, Directeur général de Global Engines, importateur exclusif de la marque Hyundai au Maroc et également vice-président de l'Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aivam). «Le marché devrait réaliser fort probablement un nouveau record. Si ce mouvement de croissance devait se poursuivre, la barre symbolique des 200.000 véhicules vendus annuellement peut être facilement atteinte dans les années à venir», indique-t-il. D'autant que les mois de novembre et d'octobre se caractérisent toujours par un certain dynamisme du marché, avec des pics de vente, à l'instar de ceux enregistrés durant le mois où se déroule le Salon Auto Expo. Les acquéreurs attendent en effet les traditionnelles promotions de fin d'année pour acheter leur voiture. «Il ne faut pas espérer des annonces chocs, car les promotions existent tout au long de l'année. Mais nous avons noté de la confusion chez les acheteurs, qui attendent certaines périodes comme le Salon de l'automobile pour réaliser leurs opérations», précise Obada. L'essor du marché auto a eu des effets favorables sur d'autres activités, qui lui sont liées, à l'instar des assurances ou du financement. Pour le premier, la branche auto a réalisé un chiffre d'affaires de 5,95 milliards de DH au premier semestre 2017, soit une croissance de 3,9% comparativement avec la même période de l'année dernière. La même tendance devrait se poursuivre pour le second semestre. «La banche auto est très importante pour notre activité, elle représente pratiquement 1/3 du marché global et la moitié du marché non Vie. L'évolution du marché des voitures neuves ne peut que profiter au secteur, d'autant que les automobilistes optent de plus en plus pour les garanties annexes comme le vol, l'incendie, bris de glaces. Les tarifs deviennent très intéressants et attractifs. Il faut dire aussi que la sinistralité est en croissance», note Abdelilah Laâmarti, Directeur général de Sanad Assurances. Concernant le secteur du financement, il a profité de l'essor du marché. Au cours du premier semestre 2017. L'activité a réalisé une croissance de 7%, et ce en dépit d'une baisse du marché de 1%. «Le crédit auto évolue plus vite que celui du marché automobile. Il y a quelques années, le nombre de personnes qui achetaient leur voiture à crédit, atteignait 40%. Actuellement, ce chiffre est de 50%. Et ce taux devrait augmenter davantage. Les acquéreurs profitent de la baisse des taux et aussi du dynamisme du marché qui a fait que plusieurs importateurs ou concessionnaires de voitures ont subventionné les prêts les rendant gratuits», souligne un responsable d'un organisme de financement de la place. Par ailleurs, il faut noter que les potentialités de croissance du marché automobile au Maroc demeurent importantes en raison du faible niveau de motorisation du pays, (80 pour 1000), nettement en deçà de la moyenne régionale. Bref, le marché en a encore sous la pédale.
Le VUL toujours performant Par segment, les chiffres annoncés par l'Association des importateurs de véhicules au Maroc font ressortir que la catégorie des voitures particulières (VP) qui représente près de 92% du marché, a totalisé 126.353 immatriculations, en progression de 4,09%. Dans un trend fortement haussier après une année 2016 désastreuse, celle des véhicules utilitaires légers (VUL) affiche 11.106 ventes, en croissance de 28,51%. Cette catégorie obéit à un cycle d'évolution assez particulier. Elle est intimement liée à la conjoncture économique et surtout à la campagne agricole. Les professionnels ne sont que peu sensibles aux dernières innovations, au design ou aux technologies embarquées. Ils recherchent avant tout des véhicules qui vont à l'essentiel, robustes, fiables, dotés d'une consommation modérée, et d'un coût d'exploitation des plus faibles, sans oublier une cote intéressante à la revente.