Il y a quelques mois, LafargeHolcim Maroc annonçait une augmentation de capital réservée aux actionnaires de Lafarge Cementos, dans le cadre de la restructuration du cimentier. A l'époque, LafargeHolcim Maroc avait rendu publique une note d'informations où il était stipulé qu'un dividende exceptionnel sera proposé en 2017 après celui de 2016. Il a fallu attendre le début du mois de juillet pour que le cimentier confirme cette promesse. Fin 2016, le cimentier expliquait dans une note d'informations qu'en 2017, il sera proposé aux organes de gouvernance de la société la distribution d'un deuxième dividende exceptionnel à prélever sur le solde de la prime de fusion, sans en donner le montant. Les comptes prévisionnels 2017 présentés lors de l'augmentation de capital réservée aux actionnaires de Lafarge Cementos avaient été établis sans prendre en compte cette deuxième distribution exceptionnelle. Chose promise, chose due pour le cimentier qui a annoncé cette semaine un dividende exceptionnel. Il sera proposé à l'Assemblée générale ordinaire qui sera convoquée et réunie extraordinairement le 5 septembre 2017. Un montant de 88,5 DH/action qui vient s'ajouter au dividende ordinaire de 66 DH par action annoncé lors de la publication des comptes annuels. En 2016, les organes de gouvernance de LafargeHolcim Maroc avaient proposé la distribution d'un premier dividende exceptionnel de 170 DH/action prélevé sur la prime de fusion. C'est donc une deuxième année exceptionnelle de rendement qu'offre la société à ses actionnaires.
Un changement dans le mode de financement
Lors de l'élaboration de sa dernière note d'informations, LafargeHolcim Maroc avait signalé que le dividende exceptionnel qui sera annoncé en 2017 sera financé par dette. Or, la société fait savoir désormais qu'il sera prélevé en partie sur les réserves facultatives disponibles et en partie sur la prime de fusion disponible. Rappelons que pour ses prévisions 2017, LafargeHolcim s'attend à ce que le résultat net consolidé s'établisse à 2,25 Mds de dirhams, en hausse de 3,5%, porté principalement par la croissance du résultat d'exploitation. Le taux de marge nette devrait passer de 24,7% en 2015 à 26,2% en 2016 et 2017. Des prévisions qui montrent à quel point l'activité du secteur se tasse. C'est sans doute pour cela que la société veut jouer sur des effets volumes, avec une autre annonce importante cette semaine: le Conseil d'administration de la société informe que la station de broyage de Laâyoune, d'une capacité de 200.000 tonnes de ciment par an, entre en production en ce mois de juillet, conformément au calendrier prévu (une autre promesse du businessplan). Le cimentier se félicite aussi du démarrage des travaux de construction d'une cimenterie dans la région du Souss, d'une capacité de production annuelle de 1,7 million de tonnes de ciment. ■
1. Hlimi
Activité en berne Les ventes cumulées de ciment au Maroc à fin mai 2017 affichent un repli de 6% avec un volume de 6 millions de tonnes. Rien que sur le mois de mai, la baisse est de 7,56% par rapport à mai 2016. D'ailleurs, l'Association professionnelle des cimentiers (APC) annonce que la profession s'attend à une année morose : un gros recul serait enregistré cette année, selon les membres de l'APC. Restituer du cash quand les opportunités se font rares et le marché peu porteur, c'est ce que tente de faire le nouveau géant du ciment qui devrait faire face, comme ses concurrents, à un plus grand poids des charges fixes dans un contexte de faible écoulement des ventes. LafargeHolcim Maroc n'est pas l'unique société cotée à la Bourse de Casablanca à avoir fait cet arbitrage. D'autres entreprises ont préféré restituer du cash aux actionnaires cette année. Une manière de les faire patienter en attendant des jours meilleurs.