On le sait : les campagnes électorales sont le salon des annonces chocs et des promesses excessives. L'objectif étant de séduire et de glaner des voix. Et des promesses, le PJD, parti qui tient désormais les rênes du pouvoir au Maroc, en a fait. Va-t-il honorer ses engagements ? Sera-t-il à la hauteur des aspirations et attentes du peuple marocain ? Des interrogations auxquelles il est difficile d'apporter des réponses pour l'instant. Mais les avis sont partagés. Si certains créditent le parti de la lampe de préjugés favorables, d'autres, par contre, mettent en doute sa capacité à tenir ses promesses électorales. Cela, pour deux raisons. D'abord, il ne peut gouverner seul et est donc appelé à s'allier avec des formations politiques (la koutla notamment) déjà rompues aux rouages des affaires et très au fait des contraintes que traverse actuellement le Maroc. Benkirane et son équipe devront donc forcément faire des concessions sur leurs ambitions. Ensuite, atteindre un taux de croissance de 7%, comme l'a promis le PJD, reste une clause de style. Car le contexte économique actuel ne le permet guère. Le taux de croissance du PIB dépend, en effet, aussi bien de facteurs endogènes qu'exogènes. Surtout, l'Europe, principal partenaire du Royaume, est dans une situation économique pour le moins désastreuse dont les conséquences négatives sur l'économie nationale (investissements, transferts des MRE…) se feront forcément ressentir. C'est dire que le PJD a certes gagné une victoire, mais pas la bataille : celle des nombreux défis économiques et sociaux que le Maroc doit relever. Et, pour son premier test, lui qui s'est toujours fendu de critiques à l'égard des gouvernements successifs ne doit pas se rater. Et il a une législature pour effectivement montrer qu'on peut gouverner le Maroc autrement. C'est-à-dire mieux. ■