■ Elle permet une gestion personnalisée plus rigoureuse des actifs d'un investisseur. ■ Le choix des titres se fait d'abord sur la base de la qualité de l'émetteur et de l'analyse financière de ses fondamentaux. Le marché financier remplit, certes, une fonction économique au sein d'un pays, mais il est aussi le lieu où s'effectuent des transactions boursières selon des cours qui sont fixés à travers la fameuse confrontation entre l'offre et la demande des différents intervenants. De ce fait, il ne cesse d'attiser la convoitise des investisseurs vu les opportunités de gain qu'il recèle. Les pertes engendrées par le marché peuvent être chiffrées à des milliards, surtout en cas de baisse de conjoncture. Le choix des titres faisant objet de placement, l'horizon de placement, la connaissance de la conjoncture nationale et internationale, la perception faite de telle ou telle société, de ses résultats, ses fondamentaux, ses perspectives d'avenir…sont autant d'éléments qui doivent être pris en compte par un intervenant au moment de son investissement en Bourse. Tâche qui ne s'avère pas aisée pour un investisseur lambda vu la multitude des secteurs, les diverses opportunités de placement, les différentes réactions du marché vis-à-vis de telle ou telle information. C'est la raison pour laquelle bon nombre d'investisseurs préfèrent confier leur argent à un professionnel du marché afin de bénéficier d'une gestion plus sécurisée, davantage avertie et qui assure un rendement certain, mais dans une certaine mesure ! Un gérant de portefeuille, connu sous d'autres appellations telles que gérant d'actifs ou asset manager, en vertu d'un mandat ou dans le cadre d'une société de gestion d'OPCVM, a de prime abord l'obligation d'avoir des connaissances approfondies de la conjoncture économique et financière, sectorielle et globale, non seulement au niveau national mais aussi international. La connaissance du profil de l'investisseur, de son aversion au risque, de son horizon de placement et de son attachement à certaines valeurs constituent des conditions sine qua non que doit remplir un gérant de portefeuille dans le cadre de l'accomplissement de ses missions. Outre le caractère averti et curieux dont il doit disposer, ce dernier se doit d'être à l'assaut de toute information pouvant lui être utile pour fructifier le portefeuille de ses clients. Un arbitrage du couple risque/rendement doit constamment être fait au côté d'une stratégie de diversification des valeurs. Le fameux adage «Ne pas mettre tous les œufs dans le même panier» permet essentiellement de limiter le risque en cas de survenue d'éléments touchant l'entreprise elle-même ou le contexte économique dans son ensemble. Mehdi Najme, responsable de la gestion de portefeuille SCR, explique : «Le choix des titres se fait d'abord sur la base de la qualité de la société émettrice et de l'analyse financière de ses fondamentaux. Ensuite, un benchmark est constitué et son respect permet de se mettre sur des bases comparables avec les évolutions du marché financier». Du côté du rendement, le gérant de portefeuille n'a pas une obligation de fin, mais de moyens. Il est de son devoir de disposer de tous les moyens techniques et organisationnels pour accomplir à bien sa mission. Ceci étant, il ne lui est pas pardonnable de réaliser des moins-values à ses clients! Sur un autre volet, contrairement aux gestionnaires d'OPCVM, un gestionnaire de portefeuille, en vertu d'un mandat, n'est pas dans l'obligation d'adopter une répartition du portefeuille selon des pourcentages précis. Aussi, ce dernier peut couper les positions de ses clients sur le marché à n'importe quel moment, droit dont ne jouit pas un asset manager, celui-ci ayant l'obligation de rester sur le marché. Ceci dit, le gestionnaire de portefeuille doit disposer de certaines qualités. «Il doit être une personne intègre et neutre, ne doit jamais céder aux émotions et ne se fier qu'aux analyses des fondamentaux et de la structure financière des sociétés sur lesquelles il veut réaliser ses investissement», précise notre responsable de gestion de portefeuille. Il ajoute : «Il doit également s'inscrire dans une vision à long terme dans ses décisions d'investissement, en se basant surtout sur son réalisme et sa vision critique des éléments présentés par les différents business plan». ■ I. Benchanna Du rendement oui…mais des risques à côté Un gestionnaire de portefeuille gère non seulement le portefeuille de titres de ses clients, mais également les risques auxquels il est confronté. Selon Mehdi Najme, «le premier risque auquel il faudrait faire face est celui du marché. Il dépend des évolutions du marché et il peut être une occasion qu'il faut appréhender afin de faire baisser les coûts de revient dans les moments de correction». Au-delà de ce risque, un autre plus grave existe, celui de la défaillance de la contrepartie. «La matérialisation de ce risque peut coûter très cher au vu de la constatation d'une perte sèche. C'est la raison pour laquelle le choix de la signature est très important au moment de la réalisation de l'investissement».