■ Plusieurs mesures sont mises en place pour réussir le démarrage de la saison, notamment la subvention des intrants et la nouvelle assurance agricole. ■ Le taux de remplissage des barrages dépasse 71%, permettant une bonne visibilité pour les zones irriguées. Un vent d'incertitude a régné pendant pratiquement 2 mois dans le monde rural et chez les agriculteurs. Exceptées quelques régions du Maroc, le niveau de précipitations est nettement bas par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Le spectre de la sécheresse est revenu avec acuité et le sentiment d'inquiétude a commencé à s'installer. Mais les dernières pluies ont rendu espoir. Elle ont concerné la plupart des régions agricoles du Royaume. L'actuelle campagne agricole est marquée par un important atout à savoir le comportement favorable des trois précédentes où la moyenne des récoltes a dépassé 80 millions de quintaux par an. Ces réalisations ont eu un effet bénéfique sur la nappe phréatique et le remplissage des barrages qui dépasse au 23 octobre 11,22 milliards de m3, soit un taux de stockage de 71%, contre 65% durant la même période de l'année dernière. Ces retenues d'eau permettent d'assurer de la visibilité pour les périmètres irrigués au moins pour les deux prochaines saisons agricoles avec ce que cela permet en matière d'investissement. Mais ce retard des pluies aura-t-il un impact sur le déroulement de la campagne ? D'après les spécialistes «il est encore temps pour se rattraper. Les travaux de la terre et de semis pour la filière céréalière, véritable baromètre du secteur, commencent le 15 octobre et se terminent le 15 décembre». Mais le retard des pluies perturbe le démarrage de la campagne, surtout dans les zones bour. Il a aussi un impact sur l'état végétatif des parcours. Les éleveurs attendent toujours la disponibilité précoce des pâturages car cela permettra de soulager leur trésorerie et de limiter les charges consacrées à l'aliment de bétail qui n'a cessé d'augmenter ces derniers temps suite à la flambée des cours de certains produits à l'importation comme le maïs ou le soja. En matière d'approvisionnement, les dispositions prises visent à garantir l'accès aux intrants de production. C'est ainsi que pas moins de 1,3 million de quintaux de semences sélectionnées seront mobilisés pour approvisionner la filière des céréales. Les prix de vente devront baisser de 10 DH par quintal par rapport à la dernière campagne. Selon le département de tutelle, l'opération nécessitera quelque 200 MDH, contre 170 MDH l'an dernier. L'autre fait marquant de la campagne agricole 2011-2012 concerne la nouvelle offre-produit de l'assurance agricole qui se caractérise par des prix bien étudiés et adaptés et des formules simples et pratiques. C'est une modernisation et une extension de l'assurance multirisque déjà existante. Elle touche les cultures les plus pratiquées au Maroc, notamment les céréales et les légumineuses alimentaires, car l'idée est d'accompagner le développement du Plan Maroc Vert. Dans un premier temps, l'opération cible une tranche de 300.000 ha qui s'étendra par la suite à d'autres superficies et d'autres cultures. Le plus important est que cette assurance couvre les catastrophes naturelles comme les inondations et la grêle, alors qu'auparavant les risques étaient limités à la sécheresse. Pour rappel, la convention multirisque a pour objet de couvrir, sur l'ensemble du pays, les récoltes céréalières et légumineuses contre un ensemble de risques climatiques définis. Ce produit d'assurance augmente les niveaux de garantie de 45% (niveaux de garantie de 1.450 DH/ha, 2.900 DH/ha et 4.350 DH/ha). Il élargit progressivement la superficie assurée de près de 100.000 ha actuellement (pour la garantie sécheresse) à un premier objectif de 300.000 hectares lors de la campagne 2011-2012, puis 1 million d'hectares à l'horizon 2015. Sur le plan technique le produit d'assurance «multirisque climatique» bénéficiera d'une contribution financière de l'Etat visant à augmenter la pénétration de ce produit. Cette contribution se situe entre 53 et 90% en fonction du niveau de garantie. Pour le petit agriculteur le montant de la cotisation ne dépassera pas 26 DH/ha. Pour les niveaux de garantie supérieurs, les montants de cotisation se situeront à 183 et 368 DH/ha. L'assurance multirisque climatique permettra en particulier aux petits agriculteurs de bénéficier d'un appui financier important et d'accéder au produit dans des conditions très avantageuses. ■ Charaf Jaidani Quid de l'Aïd Al Adha? Moins de deux semaines nous séparent de la célébration de l'Aïd Al-Adha. Les données recueillies auprès du ministère de l'Agriculture et celles des organisations professionnelles, notamment l'Association ovine et caprine (ANOC), montrent que les disponibilités sont quasi similaires à celles de l'année dernière. L'offre dépasse 6 millions de têtes composée essentiellement d'ovins mâles et accessoirement d'ovins femelles et de caprins. Les estimations de la demande la situent à 5,3 millions de têtes. Mais il faut préciser que les deux dernières saisons les acquéreurs, durant les trois derniers jours, ont été surpris de la hausse inespérée des prix en raison de l'inadéquation entre l'offre et la demande. Ces sources précisent que le cheptel présente un niveau de santé très satisfaisant. Quant aux prix, il faut s'attendre à une légère hausse du fait du renchérissement des intrants, notamment l'aliment de bétail.