Progression timide du chiffre d'affaires de 2% à 4,99 Mds de DH. Création de deux comités pour assurer la bonne marche de l'entreprise. Refonte du portefeuille d'activité du groupe. Le groupe immobilier étatique Al Omrane a réalisé de bons résultats au titre de l'année 2010, portés par le maintien du niveau de la demande dans les différents types de logements. Le promoteur est le premier accompagnateur de la politique gouvernementale en termes d'éradication de bidonvilles et de lutte contre l'habitat insalubre. Il a, en plus, inscrit sa stratégie dans le cadre des réformes contenues dans la nouvelle Constitution et qui mettent en lumière le droit de tout Marocain de disposer d'un habitat décent. Durant l'année 2010, le groupe a mis en chantier 199.101 unités englobant les lots de terrain, de commerce, les logements et autres. 137.962 d'entre elles concernent les opérations de mise à niveau urbaine et le reste, soit 61.139, a trait au programme de production propre au groupe. Dans le cadre des opérations en partenariat, Al Omrane a procédé à la construction de 26.000 unités. Le logement social constitue le cœur du métier du groupe et représente 67,8% de l'ensemble des mises en chantier pour compte propre. Le reste est réparti entre les unités de couche moyenne et les unités de péréquation. En détail, parmi les programmes prioritaires d'Al Omrane, figure la réalisation de 129.138 unités de logement à 140.000 DH entre 2008 et 2012. A fin 2010, seulement 6.664 unités ont été achevées, dont 451 en partenariat avec le secteur privé. Dans ce cadre, Badre Kanouni, président du Directoire du groupe Al Omrane, a déclaré que «ce segment connaîtra une envolée particulière du fait des avantages introduits par la Loi de Finances 2010, de l'autorisation de construire 4 étages au lieu de 3 précédemment et, finalement, un accord a été conclu avec le ministère de l'Habitat en vue de la commercialisation de ces unités». Le logement social à 250.00 DH comprend la production de 24.000 unités sur 5 ans à partir de l'année en cours. L'attention du groupe est portée particulièrement sur ce segment. Le défi étant de «mettre en place des projets exemplaires d'une qualité satisfaisante et qui répondent surtout aux normes de sécurité, d'économie d'énergie et de développement durable», a précisé Kanouni. Aussi, n'ayant point l'intention de concurrencer le secteur privé, le groupe vise la conception desdits projets dans les villes où l'intervention de ces opérateurs est minime. La résorption des bidonvilles est parmi les cibles imminentes du groupe. A l'aube de l'arrivée à terme du délai fixé (2004-2012), Al Omrane a achevé 20.360 unités et a supprimé près de 20.000 bidonvilles. A noter que le projet concerne 84 villes équivalent à 282.274 familles et nécessitant un investissement colossal qui s'élève à 20 Mds de DH (7,5 Mds de DH sont subventionnés par l'Etat). Au terme de l'année 2010, 150.447 familles ont bénéficié d'un habitat décent, soit 53% de l'ensemble des familles visées par l'Etat. A l'approche du terme, il reste encore beaucoup à faire ! Villes nouvelles La «construction» de villes nouvelles est un vaste programme entamé par Al Omrane. Ce dernier est opérationnel sur les 4 nouvelles villes. Les travaux d'équipement n'atteignent pas la même vitesse dans toutes les villes. Ils sont estimés à 100% à Tamansourt et 95% à Tamesna et sont en cours à Chrafat et à Lakhyayta. Au niveau des deux premières villes, Al Omrane met à la disposition des intéressés 16.400 et 8.240 appartements respectivement. Kanouni a relevé certaines difficultés liées à l'émancipation de ces villes qui ont trait essentiellement au manque de gouvernance, l'absence des opportunités d'emploi, la non disposition des services publics rudimentaires comme les écoles, les hôpitaux ou autres. En partenariat avec des opérateurs publics ou privés (95% nationaux et 5% étrangers), l'opérateur immobilier a réalisé 42.600 logements, dont 5.629 en logements économiques. De l'ensemble de ces éléments, les recettes ont totalisé, à la fin de l'exercice 2010, un montant de 5,75 Mds de DH, portant le chiffre d'affaires à près de 5 Mds de DH, en hausse de 2% par rapport à une année auparavant. Le volume global d'investissement s'élève à fin 2010 à 7,51 Mds de DH. Le résultat net ressort ainsi à 297 MDH. Le client au centre des préoccupations de l'avenir Dans un souci d'assurer le suivi des projets et le respect des délais, le groupe créera deux comités. Un comité stratégique et un autre directeur. L'objectif est de développer les aspects de production, de commercialisation et de gestion du groupe d'une part, et d'assurer la pérennité de ce dernier, d'autre part. Reposant sur un rythme soutenu de production, le groupe compte lancer, pendant l'année 2011, 184.167 unités et en achever 211.184, que ce soit pour compte propre ou pour la mise à niveau urbaine. Les investissements connaîtront une légère hausse à 8 Mds de DH, induisant ainsi des recettes de 6,63 Mds de DH. Par ailleurs, les orientations stratégiques de l'entreprise se focaliseront sur la diminution du stock et les recouvrements. Un rééquilibrage du portefeuille d'activité est de mise. Kanouni prévoit d'augmenter la cadence de production de logements économiques et positionner son entreprise en tant que société moderne à rendement correct. Aussi, au niveau du logement social, le groupe se voit dans l'obligation de rééquilibrer l'offre nationale en investissant principalement les segments de logements à faible VIT et les territoires en déficit. Voulant s'inscrire dans une culture managériale, l'entreprise compte installer des bureaux de représentation ainsi que des points de vente dans les villes où elle opère. Un call center sera également créé et mis à la disposition de la clientèle, parallèlement à un comité de veille qui étudiera l'évolution des besoins des clients et assurera le traitement des réclamations. In fine, la culture d'entreprise va de pair avec une transparence de la commercialisation des produits. C'est dorénavant la manière de procéder vers laquelle aspire la société. Une entrée en Bourse est entièrement écartée par le management du groupe. Kanouni précise : «Nous ne sommes pas dans une logique de résultat, mais plutôt de consolidation et de renforcement de projets». L'un des objectifs d'un appel public à l'épargne n'est nullement de rechercher des résultats, mais justement d'atteindre un degré de transparence et d'améliorer l'image de marque de l'entreprise et l'un ne peut pas empêcher l'autre. Au contraire, une parfaite combinaison peut être faite entre l'objectif de transparence et la finalité de résultat !!!