La BVC offre de rembourser un montant forfaitaire de 500.000 dirhams aux PME au moment de leur introduction en Bourse. Plusieurs conditions doivent être remplies pour en bénéficier. Décidément, les offres spéciales PME ne cessent de retentir dans le monde de la finance. Les offres affluent en masse et les PME n'ont plus qu'à choisir la plus alléchante. La Bourse de Casablanca ne fait pas exception, puisqu'elle fait une révérence accentuée aux PME et se lance ainsi dans une véritable opération de séduction. Ainsi, pour attirer ces petites structures, la Bourse de Casablanca n'a pas lésiné sur les moyens. C'est ainsi que Karim Hajji, Directeur général de la BVC, vient d'annoncer qu'«à compter du 1er juillet 2011 et jusqu'au 31 décembre 2012, la Bourse de Casablanca met en place une nouvelle offre dédiée aux PME afin de les encourager à s'introduire en Bourse». En effet, le coût de l'introduction représente généralement un frein puisqu'il varie en moyenne entre 2,2% et 5% du montant de l'opération. Consciente de cette réalité, la Bourse de Casablanca a décidé, sous certaines conditions, de rembourser un montant forfaitaire de 500.000 dirhams aux PME au moment de leur introduction. Parmi les conditions permettant d'en bénéficier, les entreprises doivent avoir des capitaux propres inférieurs à 50 millions de dirhams, s'introduire sur le compartiment Croissance ou Développement, émettre au minimum 20% de leur capital, et s'introduire par augmentation de capital (avec ou sans cession). Ces mesures, présentées lors du dernier workshop de la Bourse ayant pour thème «Comment financer son entreprise par le marché financier», sont le fruit d'une mûre réflexion et ne visent pas, comme le souligne Hajji, à doper les volumes, mais plutôt à aider les PME dans leur financement. En plus du coût prohibitif de l'opération d'introduction, le cadre réglementaire constitue aussi un des freins majeurs. En effet, il faudrait que le cadre réglementaire soit approprié à ces structures et soit doté d'une grande souplesse, tout en garantissant la transparence et les informations utiles aux investisseurs. En gros, il s'agit de simplifier l'accès des entreprises au marché financier tout en allégeant les contraintes pesant sur les plus petites opérations de levée de fonds. Avantages Au-delà des mesures incitatives, l'introduction en Bourse présente divers avantages pour les PME. Selon Idriss Berrada, Directeur général adjoint d'Attijari Finances, «les opérations d'introduction en Bourse sont des instruments qui requièrent une vigilance particulière de la part des émetteurs, dans la mesure où elles concernent le capital et s'inscrivent davantage dans la durée». Pour lui, la place boursière de Casablanca affiche des performances satisfaisantes au regard des autres marchés, et cela quel que soit le cycle économique. Elle offre, entre autres, aux PME une facilité d'accès au financement en capital, l'optimisation du financement bancaire, l'accès aux marchés commerciaux étrangers, et garantit le partenariat avec des acteurs étrangers et/ ou des acteurs publics. Tout autant, elle permet le renforcement du tour de table (qualité de l'actionnariat) et assure la valorisation de la société en tant qu'entité intégrée. En cela, l'introduction en Bourse constitue une étape importante du développement d'une société. Elle est même le point de départ d'un cercle vertueux de développement. Pour autant, afin que l'introduction en Bourse d'une société soit optimale, il est nécessaire que cette dernière réponde à un certain nombre de pré-requis en amont, et d'exigences en aval. Yassir Ghorbal, associé au cabinet Naciri & Associés / GideLoyretteNouel a, à ce titre, rappelé les principales dispositions du cadre juridique du financement des sociétés par le marché financier, non sans rappeler la nécessaire préparation juridique de la société comme préalable à l'introduction. Il a affirmé à cet effet que «s'il s'avère, à l'issue de l'audit juridique, que le contenu de certains pactes puisse être source de difficultés pour certains actionnaires après l'introduction en Bourse de la société, les signataires de ces pactes devront s'accorder pour en modifier le contenu préalablement à l'introduction». Quant à Mohammed Hdid, président de l'Ordre des experts-comptables, il a plutôt attiré l'attention sur le rôle de l'expert-comptable dans le financement par le marché financier. Se référant à l'article premier de la loi 15-89 réglementant la profession d'expert-comptable, il rappelle que ce dernier a la faculté de «donner des conseils et avis et entreprendre des travaux d'ordre juridique, fiscal, économique, financier et organisationnel se rapportant à la vie des entreprises et des organismes». Il s'agit principalement de répondre aux questionnements relatifs à la nécessité ou non d'avoir recours à l'introduction en Bourse ou pas. Notamment de savoir si l'introduction en Bourse constitue la meilleure solution par rapport aux objectifs de la société et de ses actionnaires, s'il n'y a pas d'autre alternative et si les dirigeants de l'entreprise sont parfaitement conscients des exigences de l'introduction en Bourse.