Le renforcement de léconomie régionale a forcément des répercussions favorables sur léconomie nationale. Le projet de la régionalisation ne peut se concrétiser quà travers le renforcement de léconomie locale. Cest dans cet esprit que le groupe Banques Populaires a organisé récemment, à Dakhla et Laâyoune, les Journées économiques et sociales des provinces du Sud. La présence de la délégation du groupe Banques Populaires, présidée par son PDG Noureddine El Omary, les 25 et 26 novembre au Sud, a été fructueuse selon les responsables de la ville de Lâayoune. Les Journées économiques et sociales des BPR (Banques Populaires Régionales) ont ainsi été couronnées par la signature de deux conventions de partenariat entre la banque, dune part, et les CRI de Dakhla et de Laâyoune, dautre part. Le but : encourager la création des entreprises dans la région, soutenir les PME-PMI locales et contribuer au développement économique régional. Un «paradis fiscal», et pourtant Lors de la journée détude tenue à Laâyoune le vendredi 26 novembre, Noureddine El Omary a mis le point sur lengagement de la BCP à soutenir léconomie régionale. «Depuis le début de cette année, la Banque Populaire sest engagée à organiser des journées détudes à travers le Royaume. Le but est de faire de ces journées un espace de dialogue et déchange didées», affirme le patron de la banque. De son côté, le Wali de la région de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra, Mohamed Rharrabi, a cité les différents projets concrétisés par lEtat dans la région tout en mettant le point sur les changements socio-économique et culturels que connaissent les provinces. De tels changements nécessitent la mise à niveau de léconomie et lencouragement de linvestissement afin de relever les défis de la mondialisation. Le banquier sest également attardé sur linitiative du groupe Banques Populaires qui rentre dans le cadre des efforts déployés pour la modernisation de léconomie locale. Il faut signaler, ici, que les provinces du Sud constituent un «paradis fiscal» : ni IS, ni de TVA ni IGR Malgré cela, le flux des investissements reste en-deçà des attentes affichées par le gouvernement. Comme au niveau national, les provinces du Sud souffrent des problèmes de chômage, dhabitat insalubre et dexode rural. Pour contrecarrer ces problèmes, lAgence de promotion et de développement des provinces du Sud (APDS) a mis en place un programme de développement 2004-2008 qui englobe quatre principaux axes : habitat, pêche, tourisme, et élevage. La journée détudes de la BCP a été une occasion pour Ahmed Hajji, le directeur général de lAgence, dexposer les détails de ce programme de développement de la région, un programme auquel une enveloppe de 7,2 milliards de DH a été allouée. Comment résoudre les problèmes de la région ? Les efforts de lAgence doivent être toutefois accompagnés dune mise à niveau du tissu productif de la région et de limplication des opérateurs locaux dans cette nouvelle dynamique socio-économique. Les interventions des directeurs des CRI de Laâyoune et de Dakhla, Hassan Maoulainine et Mamay Bahiya, ont mis en lumière limportance du travail accompli par lEtat pour encourager linvestissement dans la région. Les participants à cette Journée, notamment les jeunes de la région, ont formulé les contraintes et les problèmes dont souffre cette zone importante du Maroc et qui recèle dénormes richesses. On cite, entre autres facteurs, lenclavement patent de la région. Certains Sahraouis ont ainsi critiqué les tarifs appliqués par la RAM pour les liaisons Casablanca-Laâyoune ou Casablanca-Dakhla. «Le prix dun billet aller-retour coûte 3.900 DH. Avec cette somme, vous pouvez faire Paris-New-York», sindigne un jeune Sahraoui. Dautres problèmes sont liés à la lourdeur administrative et au manque de synergies entre les différentes administrations. Linitiative du groupe Banques Populaires reste louable, mais les opérateurs privés sont appelés à sinvestir davantage dans ces provinces. Faut-il rappeler, en effet, que les grands groupes nationaux ne sont pas représentés dans cette région ?