Les grandes capi impactent négativement les fonds actions. Baisse de 6% pour les OPCVM diversifiés. Le début de 2011 s'annonce assez morose pour les Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM). Peu importe leur catégorie, les performances enregistrées au terme de ces quatre mois sont en deçà de ce qu'elles avaient enregistré une année auparavant à la même période. En effet, quasiment tous les fonds investis en actions sont dans le rouge, alors qu'ils étaient en nette progression à la même période de l'année passée. Calculé par le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM), leur indice de performance affiche une baisse de près de 5% par rapport au premier janvier, au moment où la contre-performance de certains fonds atteint jusqu'à 10%. Les fonds diversifiés ne sont pas mieux lotis non plus puisqu'à la date du 6 mai 2011, seuls cinq d'entre eux ont évolué positivement depuis le début de l'année. Les 33 autres fonds de la catégorie sont tous dans le rouge, enregistrant des contre-performances de l'ordre de -6%; ce qui signifie que la dose obligataire de ces instruments n'a pas pu absorber la baisse du marché actions. D'un autre côté, les OPCVM obligataires et monétaires sont dans le vert cette année malgré le fait que leurs performances affichées restent moindres par rapport à celles enregistrées en 2010. En effet, dans la catégorie obligations moyen et long terme, la plus forte progression se limite à 1,76%, alors qu'à fin avril 2010, elle atteignait plus de 3%. Pour leur part, les fonds obligations court terme vont jusqu'à 1,44% de performance cette année, alors qu'ils s'étaient approchés du seuil de 2% une année auparavant. Globalement, à fin avril, les OPCVM Actions font état d'un rendement qui oscille entre -13,39% et -1,49%. Les OPCVM Obligations à moyen et long terme affichent des performances qui varient entre -3,36% et +4,74%. Ceci à un moment où les OPCVM monétaires réalisent des gains se situant entre +0,87% et +1,36%. Il faut noter que les analystes s'attendaient à une forte croissance en 2011, mais la conjoncture en a décidé autrement. La panique et la perte de confiance engendrées par les soulèvements populaires dans la région ont fait plonger le marché boursier dans le rouge, et par conséquent ont fait baisser les réalisations des OPCVM. Les grosses capi en chute Plusieurs grosses capitalisations du marché, composant une bonne partie des portefeuilles des fonds actions de la place, ont vu leurs cours chuter. A titre d'exemple, Attijariwafa bank et la BCP ont reculé de 4,6%, alors que le cours de BMCE Bank a perdu plus de 15%. Côté immobilier, Addoha a baissé de 4,6%, Alliances de 8,8% et la CGI de plus de 25%. Les cimenteries, elles, affichent des contre-performances allant de -6,7% pour Holcim à -20% pour Lafarge. Et dans l'agroalimentaire, Cosumar a perdu 3,6% et Lesieur plus de 20%. D'un autre côté, il y a également eu moins de souscriptions que de rachats de la part des investisseurs dans les OPCVM. Certains gérants ont même volontairement liquidé une partie de leurs fonds actions, dans les limites autorisées par la réglementation, afin de garder une partie des portefeuilles en cash et de limiter ainsi leur exposition au marché boursier. Baisse des fonds obligataires Pour les fonds obligataires, les gains sont certes inférieurs à ceux des quatre premiers mois de 2010, mais il faut savoir qu'ils auraient pu être nuls, voire négatifs si les investisseurs institutionnels n'avaient pas manifesté en ce début d'année un fort engouement pour les bons du Trésor. En effet, en raison du relèvement du budget de compensation pour contenir la flambée des cours pétroliers, les besoins de financement de l'Etat pour 2011 s'élèvent à près de 40 milliards de DH. Le Trésor a par conséquent entamé l'année avec un rythme soutenu en terme de levées sur le marché des adjudications qui portera, pour le mois de mai, sur un montant se situant entre 9,5 et 10 Mds de DH. Avec l'essoufflement de son excédent accumulé suite à l'encaissement de l'impôt sur les sociétés, le Trésor retourne progressivement vers le marché local. Un retour qui, selon les estimations du département Analyse et Recherche de la banque des marchés d'Attijari Intermédiation, «serait à l'origine d'une correction à la hausse des taux obligataires à horizon d'un mois». Ainsi, après avoir levé 1,4 milliard de dirhams pour la première séance d'adjudication du mois de mai, face à une demande qui s'est établie à 6 milliards de dirhams, il lève pour la deuxième adjudication plus de 3 milliards de dirhams, portant ainsi le taux de réalisation de ses besoins prévisionnels à 49%. Cela dit, cette situation ne devrait pas durer puisque l'engouement des institutionnels pour les bons du Trésor va s'estomper au fur et à mesure de la reconstitution de leurs portefeuilles, au moment où le Trésor poursuivra son important programme de financement..