Croissance de 1,9% de la demande mondiale adressée au Maroc. Les tensions géopolitiques de la région MENA et le séisme survenu au Japon ont lourdement affecté l'industrie mondiale. Les activités minières, au 4ème trimestre 2010, ont progressé de 10,6% en variation trimestrielle. Pour l'industrie marocaine, le bilan du quatrième trimestre de l'année 2010 fournit les estimations pour le premier trimestre 2011 ainsi que les prévisions pour le deuxième trimestre de cette même année. D'après le HCP, à part les activités non agricoles qui ont connu une petite décélération, les autres secteurs se portent bien. La croissance de l'industrie au Maroc est fortement liée à la conjoncture mondiale. Et il faut dire que cette dernière n'a pas connu une année facile. En effet, l'évolution des économies avancées a ralenti au cours du 4ème semestre 2010. En glissement trimestriel, cette activité a marqué un taux de croissance de 0,4% au lieu de 0,6%. Concernant le premier trimestre de l'année 2011, une amélioration de l'activité mondiale est pressentie par rapport au trimestre précédent. Cette situation pourrait cependant être affectée par la conjonction de plusieurs chocs défavorables qui pourraient freiner, à partir du deuxième trimestre 2011, l'amélioration en cours. Le séisme survenu au Japon affecterait son économie et celle de ses partenaires commerciaux. De plus, les tensions géopolitiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et leurs effets sur les prix des matières premières pousseraient l'inflation à la hausse, provoquant dans leur sillage une baisse du pouvoir d'achat des ménages déjà pénalisé par les taux de chômage élevés. Reprise de la demande mondiale adressée au Maroc La demande mondiale adressée au Maroc a profité, au début de 2011, du léger regain de dynamisme de l'activité et du commerce au niveau mondial. Elle a crû de 1,9%, en variation trimestrielle. Ceci est dû à l'évolution des importations des principaux partenaires commerciaux du pays. Elle continuerait à s'améliorer au deuxième trimestre 2011, mais à un rythme moins soutenu qu'au premier (+1,6%), compte tenu des perspectives de croissance plus modérées au niveau des pays avancés. Les exportations de biens en valeur ont continué à s'améliorer au quatrième trimestre de 2010, affichant une hausse, hors effets saisonniers, de 7%, en variation trimestrielle. Hors phosphates et dérivés, les ventes extérieures des produits ont été tirées, pour l'essentiel, par celles des biens d'équipement (fils et câbles électriques), des biens de consommation (confection et bonneterie) et des produits alimentaires (produits de la mer). Celles des phosphates et de leurs dérivés ont, pour leur part, contribué pour 0,8 point à l'amélioration des exportations, dans un contexte de renchérissement des cours mondiaux des produits phosphatés. Quant aux importations en valeur, elles ont accusé un léger recul (-1,4%, en variation trimestrielle) au cours de la même période, pâtissant du repli des acquisitions des produits énergétiques et des biens d'équipement. A contrario, les importations hors énergie, en hausse de 2%, ont été essentiellement alimentées par les produits alimentaires (blé, sucre) et les produits bruts (soufre brut). Au premier trimestre 2011, un léger revirement de tendance a été observé. Les exportations se sont rétractées de 4%, alors que les importations se sont redressées avec un taux de croissance de 17,8% en variation trimestrielle. Dynamisme maintenu des secteurs.. Globalement, les autres secteurs ont maintenu leur dynamisme au 4ème trimestre 2010 et au premier semestre 2011. Les activités minières au 4ème trimestre 2010 ont progressé de 10,6% en variation trimestrielle. Cette évolution est due en partie à la demande étrangère de phosphate brut, favorisée par la nouvelle flambée des cours internationaux des produits agricoles, notamment les céréales. Pour ce qui est des activités liées à l'extraction des autres minerais et à leur production, elles auraient quasiment stagné durant la même période. Les activités du secteur énergétique ont été moins vigoureuses au début de 2011, après s'être fortement améliorées en 2010. La branche de raffinage de pétrole aurait vu sa production s'infléchir. Au total, la valeur ajoutée énergétique a accusé, pour le deuxième trimestre consécutif, un recul estimé au premier trimestre 2011 à 7,7% en variation trimestrielle. Au quatrième trimestre 2010, le secteur industriel a maintenu le même rythme d'évolution qu'un trimestre auparavant, soit une hausse de 0,7% en glissement trimestriel. Cette évolution est principalement attribuable à l'amélioration constatée au niveau des branches IMME, et des autres industries qui ont enregistré une progression trimestrielle de 1,3%. Les pronostics pour le premier trimestre 2011 sont optimistes et indiquent une croissance soutenue et généralisée pour la plupart des branches de l'industrie. L'activité du secteur BTP a poursuivi, au quatrième trimestre 2010, sa crise enclenchée huit trimestres plus tôt. La valeur ajoutée du secteur a reculé de 1,7%. Globalement, les indicateurs concernant cette activité ont continué d'évoluer en dessous de leurs niveaux tendanciels de moyen terme, y compris les ventes de ciment qui se sont infléchies de 4,6%. L'activité des transports a poursuivi son évolution tendancielle, au quatrième trimestre 2010. La valeur ajoutée du secteur s'est accrue de 1,7%, en glissement trimestriel. S'agissant de l'activité touristique, elle a continué de s'améliorer au quatrième trimestre 2010. Les activités agricoles devraient se consolider en 2011, grâce notamment au redressement attendu de la production végétale, après le retrait technique qu'elle a accusé en 2010. Dans le domaine des grandes cultures, la hausse des superficies semées de 3%, en glissement annuel, et les perspectives de bons rendements, sur fond de conditions climatiques propices, soutiennent une récolte céréalière abondante. Pour leur part, les activités d'élevage ont poursuivi leur tendance ascendante à un rythme plus modéré, en dépit de la hausse des prix de certains aliments de bétail. Après avoir fait preuve d'un mouvement sensible de croissance à fin 2010, le secteur de la pêche côtière a affiché un revirement de tendance au début de 2011, en ligne avec le recul des débarquements des pélagiques et des poissons blancs. Les autres variétés ont, à l'inverse, affiché des hausses significatives. Pour les exportations de la pêche, les expéditions des poissons frais et des crustacés, mollusques et coquillages ont bondi de 145% et 23% respectivement, à fin février 2011, en variations annuelles.