L'APSF pointe du doigt l'intérêt grandissant des banques pour le crédit à la consommation. La profession propose des mesures pour y remédier. La loi bancaire 1993 sera-t-elle sujette à des modifications? L'article 5 de cette loi stipule que les banques peuvent effectuer des opérations connexes à leurs activités principales, à savoir le «conseil et l'assistance en matière de gestion financière, l'ingénierie financière et, d'une manière générale, tous les services destinés à faciliter la création et le développement des entreprises…». Cet élargissement du champ d'activité bancaire aux opérations connexes ne cesse de susciter des appréhensions chez bon nombre d'opérateurs. Ces derniers prétendent qu'une grande partie de leurs recettes s'effrite au profit des établissements bancaires. A l'instar des courtiers d'assurance, les sociétés de financement se plaignent à leur tour de la concurrence bancaire. A l'occasion du dernier Conseil de l'Association des sociétés de financement tenu en présence du wali de BAM, le président de l'APSF a pointé du doigt l'intérêt grandissant des banques pour le secteur du crédit à la consommation. Il considère que ces dernières partagent aujourd'hui, quasiment, le marché avec les sociétés spécialisées. La profession a même engagé une réflexion sur le développement du crédit à la consommation spécialisé : financer l'équipement des ménages et sauvegarder les atouts distinctifs de ces sociétés. Des atouts qui résident dans leur savoir-faire en matière de traitement des opérations de crédit, durant toute la vie du contrat. D'après les professionnels, cette évolution cache un phénomène nouveau consistant à transférer l'encours de crédit de la maison-mère à sa filiale pour certaines sociétés adossées à un groupe. Et pour les sociétés non adossées à des banques, la concurrence est de taille. D'après un responsable d'une société de financement, l'intérêt pour les banques est évident en raison d'une bancarisation qui se développe de plus en plus. Aussi, il est à noter que la banque vend le crédit à la consommation à un prix moins élevé que les sociétés de crédit. Ce qui est tout à fait normal parce que la banque a cette possibilité de se rattraper sur les commissions et d'autres frais de tenue de comptes. «La banque sait donner de l'argent sous forme de crédit à un client, c'est son métier. Elle donne de plus en plus de crédits pour l'acquisition de voitures, de biens immobiliers. Elle propose par ailleurs des produits d'assurance, d'épargne pour attirer et fidéliser ses clients», précise un responsable. Aujourd'hui, la profession souhaite avoir un taux d'intérêt maximum plus flexible. Le but étant d'appliquer un taux bas à une clientèle solvable et un autre plus élevé à une autre qui l'est moins. Tout ce qui précède laisse prédire que tout est benef pour le consommateur. Mais il ne faut pas occulter que, parfois, ce dernier pourrait payer le prix cher à défaut d'un conseil pertinent, surtout en ce qui concerne les contrats d'assurance. Une chose est cependant sûre : cette situation est causée par une incohérence entre deux textes (loi bancaire et code des assurances). Elle se traduit par une concurrence entre les banques et les SF, d'un côté, et entre les banques et les courtiers d'assurance, de l'autre. Aujourd'hui, les sociétés de financement souhaitent accéder au droit de présenter des produits d'assurance au public. Une autre menace qui plane sur les courtiers d'assurance.