L'enseignement, la santé et les régions montagneuses ont bénéficié respectivement de 48, 20 et 20 Mds de DH. Le budget de la compensation a été revu à la hausse avec une rallonge de 15 Mds de DH. C'est une Loi de Finances 2011 un peu spéciale puisqu'elle est réalisée dans un contexte particulier marqué par une conjoncture mondiale encore hésitante, surtout en Europe, principal partenaire du Maroc. Il y a aussi un tassement des recettes fiscales sous l'effet de la baisse des taux et d'un rythme des activités qui n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière. En effet, à l'international, on note une forte volatilité des matières premières et une instabilité du marché des changes. Ainsi, pour faire face aux besoins de la compensation, 15 Mds de DH ont été ajoutés aux 17 Mds initialement prévus pour lutter contre la hausse des prix des produits de première nécessité. Pour ce qui est des fondements de la Loi de Finances 2011, le gouvernement tient à soutenir la croissance et à donner confiance à tous les acteurs, notamment étrangers. La politique des grands chantiers a été maintenue et des mesures ont été introduites pour l'amélioration du climat des affaires tout en diversifiant le tissu économique national. L'économie nationale est devenue ces dernières années de plus en plus indépendante de l'agriculture. Les nouveaux secteurs ont contribué à 25% à la croissance. Pour ce qui est des hypothèses, la LF 2011 a retenu un taux de croissance de 5%, un taux d'inflation de 2%, un déficit de 4%, le prix du pétrole à 75 dollars le baril et un taux de change Dollar/DH de 8,5. Malgré les aléas de la conjoncture, tous les observateurs et autres experts des finances et de l'économie sont unanimes à considérer que les paramètres de la LF 2011 sont réalistes et réalisables, sauf pour les prix du pétrole qui évoluent ces derniers temps dans une moyenne dépassant 90 dollars le baril avec des perspectives à la hausse considérables. Le poids social a été omniprésent dans les grandes orientations de la LF. Le texte donne un coup de pouce aux secteurs sociaux comme l'enseignement, la santé et les régions montagneuses qui ont bénéficié respectivement de 48, 20 et 20 Mds de DH. Pour répondre à ses engagements et faire face à la baisse des ressources, le gouvernement a décidé de serrer la ceinture. Le train de vie de l'Administration a subi une opération de dégraissement puisque son budget va baisser de 10%. Le gain réalisé bénéficiera aux secteurs sociaux. Ces mesures concernent le parc automobile, la construction, la location de bâtiments administratifs et la réalisation des études. Pour encourager l'investissement des Marocains résidant à l'étranger, une série de mesures ont été introduites en faveur de l'expansion des entreprises marocaines à l'étranger, surtout en Afrique. A cet égard, les investissements marocains autorisés dans le continent vont passer de 30 à 100 Mds de DH. Pour les autres régions du monde, l'autorisation sera limitée à 50 MDH. Concernant les chiffres, l'investissement public va passer de 162,3 en 2010 à 167,3 Mds de DH en 2011. En 4 ans, 400 Mds de DH ont été débloqués pour les investissements publics. Les recettes, pour leur part, vont progresser de 8,2% et les rentrées fiscales de 5,7%.