Les dernières données statistiques sur les investissements étrangers directs dans le monde (IED) montrent une large prépondérance des services. Au Maroc, les secteurs de lénergie et du tourisme ont été les plus attractifs, lannée dernière, en terme dinvestissements. Le Centre dinformation des Nations Unies pour le Maroc a organisé, le 23 septembre dernier à Rabat, une rencontre avec les médias. Au programme : présentation du «Rapport des Nations-Unies sur les investissements dans le monde en 2004». Lexposé des dernières statistiques mondiales consolidées au niveau des IED (investissements étrangers directs) a été assuré par Mourad Ottmani et Saïd Aqri, respectivement responsable des Informations du Centre des Nations-Unies et chef de la division Etudes au département des Investissements auprès de la Primature. Lannonce des agrégats internationaux de ces IED, principalement en ce qui concerne le Maroc au cours de lexercice 2004 (avec un rappel des bilans par exercices depuis 1994), était attendue à la fois par les opérateurs privés, les analystes et les décideurs de ladministration. Energie et tourisme : les plus attractifs en 2003 Lanalyse de ces flux montre demblée la bonne position du Royaume en tant que récipiendaire des investissements et prêts étrangers à léchelon africain avec 23,53 milliards de DH pour lannée 2003 (chiffres encore provisoires), 6,81 milliards de DH en 2002, 33,26 milliards de DH en 2001 et 12,64 milliards de DH en 2000. Sur lensemble de la période 1994-2003, le Royaume aura draîné un total dIED de 126,19 milliards de DH. Au cours de lannée 2003, la CII (Commission Interministérielle des Investissements, présidée par le Premier ministre) a agréé 54 projets dinvestissements (contre 37 projets en 2002) pour un montant de plus de 12,14 milliards de DH (contre 12,06 milliards de DH en 2002), soit une petite progression de 0,6%. Cette dynamique a permis la création de quelque 14.469 nouveaux emplois (contre 8.949 postes de travail en 2002), soit une croissance de 62%. La répartition sectorielle des investissements dans les projets agréés par la CII au cours de 2003 révèle que le secteur de lénergie et des mines a contribué pour 42%, suivi du tourisme et de la restauration avec 19%, les industries mécaniques, métallurgiques et électriques avec 16%, les loisirs, la distribution et la franchise avec 11%, lagro-industrie avec 4%, le textile et cuir avec 4%, les télécoms avec 2% et la chimie et parachimie avec 2%. La ventilation de ces flux par pays émetteurs montre une prépondérance de linitiative domestique, les capitaux nationaux fournissant 48% des investissements, suivis de partenariats marocco-étrangers divers avec 25%, la France avec 8%, lItalie avec 6%, les Emirats Arabes Unis avec 4%, le Portugal avec 3%, lEspagne avec 2%, le Luxembourg avec 2%, un groupement Espagne-Canada avec 1% et un groupement France-Italie avec 1%. Services : 60% des flux dIED dans le monde ! Sur le plan externe, le Rapport 2004 des Nations-Unies indique que les mouvements dentrées dIED, à léchelle mondiale, ont régressé en 2003, tandis que les sorties ont sensiblement augmenté. «Cette augmentation, conjuguée à une amélioration de la conjoncture économique, donne à penser quune reprise samorce en 2004», a déclaré Carlos Fortin, sous-secrétaire général de la CNUCED (Conférence des Nations-Unies pour le Commerce et le Développement), lors de la présentation du même Rapport, la semaine dernière, à Genève. En effet, les entrées dIED ont fléchi lannée dernière de 18%, sétablissant à 560 milliards de dollars. Cette chute sest toutefois limitée aux pays développés et à lEurope centrale et orientale. LIED à destination des pays en développement a, quant à lui, progressé de 9%. La Chine a ainsi été la principale destination mondiale avec près de 90 milliards de dollars investis entre 2002 et 2003. Pour 2004, les analystes sattendent à une reprise de lIED dans la plupart des pays développés à mesure que la croissance économique saccélère. Le montant des fusions-acquisitions internationales a ainsi augmenté de 3% au cours du premier semestre 2004 par rapport à la même période de 2003. Au cours des 4 premiers mois de lannée en cours, le montant des actions négociées dans le monde a fait un bond de 6% par rapport à la même période de 2003. Les courants dIED à travers le monde ont fait lobjet dune réorientation spectaculaire en direction du secteur des services. Cest, en effet, dans ce champ que les choses bougent le plus. Le secteur tertiaire absorbe effectivement 60% des capitaux dIED dans le monde, soit 500 milliards de dollars environ, contre moins de 50% il y a une dizaine dannées.