Les résultats du CIH montrent que la banque progresse de façon significative. En vue de mieux se positionner sur le segment des MRE, le CIH veut profiter de la synergie existante avec la Caisse d'épargne. Les explications de Ahmed Rahhou, PDG du CIH. - Finances News Hebdo : Comment se présentent les activités du CIH au terme de l'année 2010 ? - Ahmed Rahhou : Nous avons noté une reprise de notre activité commerciale, alors que le secteur de l'immobilier connaît une décélération. L'année 2010 a été particulière sur plusieurs points. Elle a été marquée par un volet majeur d'assainissement qui a concerné notamment le dénouement du déficit fiscal, le provisionnement des dossiers historiques, la cession des actifs hôteliers, la radiation bilancielle des créances et l'assainissement opérationnel. 2010 a été également marquée par une amélioration de la structure des ressources du CIH et la progression des crédits. - F. N. H. : Le crédit immobilier est une activité historique du CIH. Quel est le positionnement de la banque dans ce domaine, sachant qu'il a été investi massivement par les autres banques avec le phénomène de rachat de crédits ? A combien estimez-vous le nombre de clients que vous avez gagnés et celui de ceux que vous avez perdus ? - A. R. : Le phénomène de rachat de crédits existe. Il concerne toutes les banques. Je n'ai pas de chiffres particuliers. Mais le plus important, c'est notre production nette annuelle qui est en progression continue. Nous avons un volume de crédit qui se développe tous les ans d'une façon soutenue. Nous ne sommes pas partisans d'une concurrence qui n'est pas créatrice de valeur. Si un client veut acheter son crédit parce qu'il y a des taux élevés ailleurs, nous pouvons étudier la question. Mais ce n'est pas notre politique d'attaque. Pour les premiers acquéreurs ou ceux qui achètent une deuxième résidence parce qu'ils bénéficient d'un changement de standing, nous avons des produits appropriés à leur proposer. Le crédit immobilier représente des milliards de DH. Cela est assez conséquent pour ne pas chercher les clients chez les autres confrères. Nous raisonnons en net et les résultats montrent que nous progressons de façon significative. - F. N. H. : Quelle est votre stratégie pour développer le créneau des MRE ? - A. R. : Concernant ce segment, nous avons cette volonté de développer ce créneau qui représente moins de 1 Md de DH de nos ressources qui sont de 160 Mds de DH. Nous n'avons pas de prétentions. Mais nous pensons doubler ou à aller encore plus loin dans notre activité, ce qui suppose une présence. Nous avons ouvert à cet égard un bureau de représentation à Marseille. Notre arme consiste à profiter des synergies avec les Caisses d'épargne en France qui sont un grand opérateur bancaire qui a bénéficié récemment de l'exclusivité du livret A qui regroupe une bonne partie de clients populaires, notamment des MRE. Nous allons aborder ce dossier avec nos spécificités. Nous ne serons pas en concurrence directe avec les mêmes armes que déploient Attijari ou la Banque populaire, qui sont les banques de référence dans ce domaine. Comme je l'ai précisé, nous allons investir ce marché avec nos spécificités, en profitant de notre partenariat avec le groupe Caisse d'épargne. - F. N. H. : Qu'en est-il de l'amélioration de l'équipement de vos clients ? - A. R. : Nous avons élargi la gamme de nos produits. Le taux d'équipement est passé de 1,9 à 2,9. Notre démarche nous a permis l'acquisition de nouveaux clients et l'activation de la clientèle inactive avec une évolution de plus de 15 % de notre portefeuille. Nous avons développé et lancé de nouvelles branches comme la bancassurance avec des produits dédiés (Avenir Compte, Avenir Prévoyance, Avenir Education, Avenir Habitation et Avenir Santé), Au niveau des OPCVM, nous avons lancé également de nouvelles formules. Le CIH a créé aussi une filiale de courtage (CIHC).