* La zone franche de Tanger accueille une quinzaine déquipementiers français, espagnols, américains, japonais et portugais. * La production de pièces détachées est passée de 2 Mds de DH à plus de 8 Mds de DH entre 1995 et 2005. Les équipementiers nationaux et étrangers installés au Maroc se frottent les mains ! En effet, avec le débarquement du mégaprojet de lalliance Renault-Nissan dans la zone franche industrielle de Tanger Med, les équipementiers envisagent une nouvelle phase de développement. La capacité de production du projet sélève à 200.000 véhicules par an à partir de 2010. A plus long terme, cette capacité sera portée à 400.000 véhicules par an. Avec un tel volume de production, la demande orientée vers les équipementiers devra connaître une croissance soutenue afin de satisfaire les besoins en terme dapprovisionnement. Carlos Ghosn, le Président-directeur général de Renault et Nissan, a déclaré récemment à loccasion de la signature de laccord dentente pour la nouvelle usine à Tanger, que «nous avons établi une étude sur la catégorie des équipements produits au Maroc, la qualité et la capacité de production, et nous avons constaté quon peut satisfaire une partie importante de nos besoins, en terme déquipements de voitures, auprès des fournisseurs locaux». Caractéristiques du secteur Ce nest quà partir de 1995, date de lancement de la première voiture économique par la Somaca, que la production des composants automobiles a pu afficher des taux de croissance importants. À titre dexemple, la production a grimpé de 2 Mds de DH à plus de 8 Mds de DH entre 1995 et 2005. Et si le chiffre daffaires (C.A.) réalisé en 2006 par le secteur (véhicules et composants) est de 14 Mds de DH, il est à signaler que la majeure partie (50% du C.A.), soit 7 Mds de DH, a été généré par lexportation des équipements vers lEurope. Le Maroc représente actuellement 4% des exportations déquipements automobiles de la zone MEDA où lEurope de lOuest constitue le premier débouché, en absorbant 90% des exportations du pays. Cette croissance à deux chiffre, au niveau de la production des équipements de voitures, a eu comme conséquence laugmentation de la part des pièces montées localement au titre des véhicules montés au Maroc. La production des équipements a suivi une courbe progressive ces dernières années, où le taux de croissance a été d'environ 20% en 2005 et 30% l'année dernière. La structure du secteur est marquée par un certain déséquilibre. En effet, 75% des équipementiers, soit 45 entreprises, emploient moins de 250 personnes, alors que 10% des équipementiers emploient un effectif supérieur à 1.000 salariés, et seulement 6 emploient plus de 2.500 personnes. Rappelons que le secteur comprend dans son ensemble 30.000 salariés. Lautre caractéristique reflétant le déséquilibre qui marque le secteur est la différence en terme de réalisation du C.A. En fait, si 60% des entreprises du secteur réalisent un C.A. ne dépassant pas 50 millions de DH, 6% des équipementiers réalisent un C.A. de plus de 500 millions de DH. On recense ainsi un grand nombre déquipementiers implantés au Maroc, filiales la plupart du temps de sociétés étrangères ou firmes locales, sur des segments très demandeurs en main-duvre comme la fabrication de câbles pour automobiles. TFZ, une plate-forme dinvestissement La promotion des investissements et la signature daccords de libre-échange ont permis de donner un coup de pouce au secteur. Dans ce cadre, on constate la signature dun ensemble daccords de libre-échange avec plusieurs pays : les Etats-Unis, la Turquie, lEgypte, la Jordanie, la Tunisie, les Emirats Arabes Unis et lAssociation européenne de libre-échange. Par ailleurs, les investissements étrangers dans les zones franches sont soutenus par le Fonds Hassan II. Par le biais de ce dernier, lEtat prend en charge les frais de dacquisition des terrains et de construction respectivement à hauteur de 50% et de 30% de leurs frais. Cela a permis à la zone franche de Tanger de devenir un nouveau lieu de pèlerinage pour les investisseurs étrangers. Elle abrite déjà une quinzaine déquipementiers français, espagnols, américains, japonais et portugais. Le secteur de production des équipements de voitures représente actuellement 40% des investissements dans la zone, soit 1,5 million de DH. À cet égard, le premier constructeur mondial de voitures, lAméricain General Motors, a envoyé lannée dernière une délégation pour une prise de contact avec les équipementiers de la zone franche de Tanger. Cela reflète le futur ambitieux qui attend lindustrie automobile au Maroc.