La charte communale promulguée en novembre 2002 a instauré l'unicité des villes dont la population dépasse les 500.000 habitants. Ainsi, le nombre de communes a été réduit. Les nombreuses communes existantes ont été remplacées par des conseils d'arrondissements. En plus de ces arrondissements, il existe un Conseil préfectoral et un Conseil de la région. En fait, cette nouvelle configuration a créé une confusion chez les citoyens. Dans cet entretien, Mohamed Chafik Benkinrane, Président de la région du Grand Casablanca, nous livre son point de vue sur le rôle du Conseil et les projets qu'il compte concrétiser et qui rentrent dans le cadre d'un plan triennal. - Quel rôle joue le Conseil de la région ? M.C.B. : L'idée de créer des Conseils régionaux émane de la volonté de l'Etat de réussir le défi de la régionalisation. Le but de la décentralisation est de créer des régions autonomes capables de gérer leurs propres affaires. L'objectif, également est de créer un certain équilibre entre les régions riches et celles pauvres. Le rôle du Conseil de la région est de promouvoir l'investissement à travers le renforcement des infrastructures de la région du Grand Casablanca et l'aménagement des zones industrielles. - Quel est votre plan stratégique pour les années à venir ? - J'ai toujours symbolisé Casablanca comme étant un « Boeing 747 » sans tableau de bord. La Métropole a toujours été gérée au jour le jour. Il manquait une vision et une stratégie. Aujourd'hui, les responsables de la ville ont pris conscience de l'importance d'avoir une vision claire, à moyen et long terme. Dans ce cadre, nous comptons créer un « Observatoire régional des études stratégiques ». Ce centre réunira des universitaires, des sociologues, des chercheurs, des ingénieurs ainsi que des groupes étrangers dans le but d'établir une stratégie, à moyen et long terme, pour la région du Grand Casablanca. Le Conseil de la ville a mis à notre disposition un local situé sur la Route d'El Jadida et qui abritera l'Observatoire en question. - Est-ce que vous disposez de moyens financiers suffisants pour concrétiser vos projets ? - Au cours de l'année 2003, notre compte de gestion a dégagé un excédent de 85 millions de DH. Sur d'autres fonds, nous disposons de quelque 200 millions de DH. Au total, on peut parler d'un budget total avoisinant les 280 millions de DH. Mais, pour réussir notre politique de développement, nous allons faire appel à des entreprises qui sont concernées et qui bénéficieront des projets que nous comptons réaliser. Plusieurs grandes entreprises contribuent, timidement, aux projets de développement du Grand Casablanca. Je fais allusion à la Samir, l'OCP, l'ADM, l'ONCF, l'ONDA, etc. Leur contribution à ce projet de développement sera d'une grande importante pour la ville. - Quels sont vos chantiers prioritaires ? - Nous avons fixé quatre priorités. Le premier chantier concerne l'habitat insalubre pour lequel nous allons réserver un budget de 80 à 100 millions de DH. Les autres chantiers concernent le désenclavement de certains quartiers résidentiels, le renforcement du réseau routier, la création d'infrastructures socioculturelles et l'amélioration de l'environnement (création d'espaces verts). Mon grand projet et l'idée qui me tient à cur, est l'horaire continu pour Casablanca. Si ce projet a échoué sur le plan national, j'estime qu'il est faisable pour une ville comme Casablanca. - Quel genre de relation entretenez-vous avec le Conseil de la ville et la Wilaya ? - Nous travaillons en concertation avec Mohamed Sajid, le maire de la ville. Pour coordonner et coopérer positivement avec le Conseil de la ville, nous avons créé une commission conjointe. En ce qui concerne la Wilaya et sur le plan juridique, nous dépendons de Monsieur le Wali ...