Le ministère de l'Habitat et de la Politique de la ville vient de lancer, en partenariat avec le programme des Nations unies pour le développement, le programme d'accompagnement pour la valorisation durable des Ksour et Kasbahs (2015-2019). Abritant environ 1 million d'habitants, 20.000 équipements et 250.000 habitations, l'état des Ksour et des Kasbahs est de plus en plus inquiétant. Le constat est alarmant, puisque sur les 4.000 Ksour et Kasbahs recensés à l'échelle nationale, environ 3.000, soit 75%, sont abandonnés ou dans un état de dégradation avancée. Face à cette situation et conscient du rôle socioéconomique de ce capital historique sur les populations locales, le ministère de l'Habitat et de la Politique de la ville vient de lancer le programme d'accompagnement pour la valorisation durable des Ksour et Kasbahs (2015-2019). Initié en partenariat avec le programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Maroc, ce projet doté d'une enveloppe de 139 MDH, prévoit la réhabilitation d'une dizaine de sites pilotes situés à Ouarzazate, Zagora, Errachidia et Tinghir. «Ce programme est extrêmement important puisqu'il permettra de prendre en charge l'une des problématiques majeures relatives à la préservation de notre patrimoine, à savoir celle des Ksour et des Kasbahs, notamment ceux situés dans le Sud et le Sud-Est du pays», indique Nabil Benabdellah, ministre de l'Habitat et de la Politique de la ville lors de la cérémonie de lancement. Et d'ajouter que «l'objectif est de faire revivre ces sites, patrimoine architectural de grande valeur, non seulement dans une perspective de restauration mais aussi de création d'activité économique par la valorisation des dimensions humaine, sociale et économique». En effet, l'enjeu est de taille dès lors que ces sites ne sont pas uniquement des monuments historiques mais également des cités où vivent des milliers de familles marocaines. C'est dans l'optique d'améliorer les conditions de vie des habitants que ce programme a été mis en place, visant par là-même à sensibiliser les acteurs privés et publics, ainsi que les populations locales sur le potentiel dont recèlent ces monuments. Pour sa part, Bruno Poueza, représentant résident du PNUD, considère que ce projet intégré et innovant qui redonnera vie à un espace qui touche à l'identité des Marocains, est un patrimoine immatériel qui va au-delà des actions traditionnelles de valorisation de ce patrimoine. «C'est un volet stratégique parmi les 4 axes d'intervention du programme à savoir socioéconomique, culturel et institutionnel», précise-t-il.