A entendre que sur les 4.000 kasbahs et ksour dans le Royaume, 3.000 ont déjà disparu, une intervention s'avère urgente. La précision donnée, mercredi à Rabat, par Bruno Pouezat, représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), laisse perplexe. Le département de Mohamed Nabil Benabdellah en est, pour sa part, conscient et désire apporter sa touche. «Nous sommes aujourd'hui interpellés non seulement dans les villes mais aussi là où il y a une concentration de populations». La volonté exprimée par le ministre de l'habitat et de la politique de la ville, lors du lancement du programme de valorisation durable des ksour et kasbahs , semble claire. Pour lui, la politique de la ville touche également ces endroits qu'il désire «ériger en espace de vie». Bien que la démarche soit, aux yeux du ministre, «une goutte d'eau dans un océan face aux 4.000 sites existants», elle demeure, pour lui, importante. Elle l'est de par l'apport de la dimension d'accompagnement et de création d'activité. «Nous désirons également apporter une dimension d'accès aux services les plus élémentaires et aux équipements publics pour que ceux qui sont installés dans les kasbahs et ksour puissent vivre décemment», a ajouté M. Benabdellah qui a précisé que ce programme, qui s'étalera jusqu'à 2025, est doté d'une enveloppe de 136 MDH. Un apport financier octroyé entre autres par le PNUD. Ceci étant, ledit programme touchera quatre provinces, à savoir Ouarzazate, Zagora, Errachidia et Tinghir. «L'essentiel des 4000 kasbahs et ksour se trouve dans ces provinces», a détaillé le ministre de l'habitat et de la politique de la ville, qui désire également contribuer à la sauvegarde et valorisation du patrimoine et recréation des richesses. Cette préservation des kasbahs s et ksour constitue, selon Bruno Pouezat, un volet stratégique parmi les 4 axes d'intervention du programme. Les 3 autres volets étant socio-économique, culturel et institutionnel. «Il s'agit de redonner vie à un espace qui touche à l'identité des Marocains et un patrimoine immatériel», a indiqué le représentant résident du PNUD à propos dudit programme. Pour information, cette mouture a été élaborée par les soins, entre autres, d'une consultante spécialisée en programmes de développement. «C'est tout un effort pour essayer de sauver ce qui reste», a avancé Lamiss Naciri qui a précisé que ces sites abritent un million d'habitants. L'experte, qui a rappelé l'inexistence d'études, n'a pas manqué d'attirer l'attention sur l'apport de la réhabilitation pour le tourisme. «40% de touristes sont intéressés par le tourisme culturel», a souligné Mme Naciri. Pour rappel, l'atelier destiné au lancement de la valorisation durable des ksour et kasbahs a été marqué par la signature de protocoles d'accord entre le ministère et le PNUD pour le financement de ce programme.