Le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la Ville, Nabil Benabdellah a affirmé que les autorités publiques ont pris des mesures répressives contre l'habitat anarchique en 2011, en procédant à la destruction d'environ 7.000 logements non-règlementaires dans les villes d'Agadir, El Jadida, Safi, Tanger, Salé et Mohammedia. Dans une interview accordée à la MAP, le ministre a fait savoir que 44.000 cas ont été recensés l'an dernier en violation du code de l'urbanisme, précisant que les autorités compétentes ont pris les mesures qui s'imposent pour engager des poursuites à l'encontre des contrevenants et promoteurs immobiliers qui ont violé la loi en vigueur dans le domaine de l'urbanisme. Le phénomène de l'habitat insalubre et anarchique s'est propagé l'an dernier de manière notable, a-t-il ajouté, indiquant que ce fléau touche particulièrement les régions de Souss Massa Drâa, Chaouia Ouardigha, Tanger, Tetouan, Tadla-Azilal et de l'Oriental. Et d'ajouter que ce phénomène affecte aussi bien les terres du domaine de l'Etat ou privé que les terres des communes soulaliyates ( terres collectives), des Habous, des forêts et des promoteurs immobiliers. Selon M. Nabil Benabdellah, la lutte contre la construction anarchique est une responsabilité collective. A cet égard, le ministère de l'intérieur et le ministère de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville ont publié en 2008 une circulaire conjointe pour la mise en œuvre des dispositions de la loi relative au contrôle et à la répression des infractions relevées dans le domaine de l'habitat et de l'urbanisme. Cette circulaire, a-t-il dit, définit les missions, les prérogatives et les responsabilités des intervenants notamment celles des Walis, des gouverneurs, des inspecteurs régionaux de l'habitat, des membres du parquet et des directeurs des agences urbaines. Il a également fait état des efforts déployés par le ministère lors de la dernière décennie. Des efforts ayant permis la conclusion de 35 accords ciblant 19 villes anciennes pour un montant de 940 millions dirhams, a-t-il dit, précisant que ces accords ont bénéficié à quelque 35.230 familles grâce au programme de relogement et à quelque 8.000 familles dans le cadre du programme de réhabilitation des édifices, alors que 23.610 ménages ont bénéficié du programme de mise à niveau urbaine. S'agissant des actions dédiées à la sauvegarde et la valorisation des “ksours” et “kasbahs”, le ministre a fait état du lancement de 19 projets de restauration et de conservation de ce patrimoine architectural et historique du Royaume. Après avoir rappelé que les 30 villes anciennes du Maroc comptent plus d'un million d'habitants, M. Benabdellah a fait savoir que son département s'emploie à l'élaboration d'une stratégie visant la réhabilitation et la préservation de ces villes. Et de préciser que le plan d'action définit par le ministère à cet égard, est basé sur cinq fondements à savoir la planification urbaine, la réhabilitation des médinas et des monuments historiques en coordination avec la Banque mondial, l'élaboration des documents de l'espace urbanistique, l'intervention directe à travers la restauration et la mise à niveau, ainsi que l'amélioration de l'opération de communication et de sensibilisation. L'objectif étant, indique le ministre, de donner plus de rayonnement aux villes impériales, qui seront l'une des principales priorités du nouveau chantier de la politique de la ville.