L'Association des Qualiticiens du Maroc (AQM) a rendu public au cours de cette année le premier Bilan National de la qualité. Ce document élaboré sur la certification et la demande-qualité avait pour objectif de sensibiliser tous les acteurs dans le secteur ainsi que les pouvoirs publics à l'importance de la qualité dans les économies modernes. Dans un contexte économique mondial très serré, et à l'approche des échéances d'ouverture totale sur le marché mondial, le Maroc a devant lui plusieurs défis à relever pour réussir son intégration dans le marché international. Soucieuse de répondre aux différentes attentes des professionnels de la qualité et des entreprises concernées, l'AQM avait disséqué ce vaste champ pour le ramener à quatre niveaux : - Le niveau des qualiticiens - Le niveau des entreprises - Le niveau des organismes d'audit et de certification - Et le niveau qui touche aux cabinets de conseil. À l'heure actuelle, le profil du qualiticien marocain est susceptible d'offrir des alternatives efficaces et moins coûteuses par rapport aux consultants étrangers. Il faut ici souligner que le qualiticien doit s'auto-former de manière continuelle du moment que l'environnement législatif et technique change de façon constante. Vu leur formation supérieure après un cursus de base technique, les qualiticiens sont généralement d'une expérience et d'une compétence probantes aptes à leur faciliter « une gestion efficace du système qualité et piloter la demande qualité ». Des entreprises qui « hésitent » encore D'abord, le nombre des entreprises certifiées est très révélateur, comparé à d'autres pays ayant un développement économique similaire. Si le total n'a pas dépassé 210, l'Egypte par exemple abrite 546 entreprises certifiées, tandis que leur nombre est de 2.263 en Afrique du Sud. L'accélération du processus en deux ans (80 entreprises certifiées en 2000 et 200 en 2002) nourrit de grands espoirs pour arriver à un taux annuel de 50 à 60 entreprises certifiées chaque année d'ici 2010 ; ceci pour toutes les entreprises, grandes, moyennes et petites. Par ailleurs, le coût de la demande de certification s'élève en moyenne à 400.000 DH sur une période moyenne de 20 mois. C'est le laps de temps le plus adéquat pour parvenir aux objectifs tracés. Les organismes de certification : des chances inégales Selon les termes du rapport, «les organismes francophones de certification viennent en tête de liste. Cela est certainement lié aux marchés de la clientèle des entreprises marocaines... À relever que les organismes de certification anglo-saxons (Moody, LRQA et BSI) se sont implantés ces dernières années au Maroc ». Mais le problème le plus sérieux est celui de la nécessité de séparer les fonctions de conseil et celles d'audit, car « certaines entreprises ont été accompagnées et certifiées par le même organisme ». Il faut souligner qu'un organisme indépendant devrait normalement vérifier les certifications délivrées. L'Etat pourrait éventuellement combler cette lacune à travers le SNIMA. Les cabinets conseil : leur nombre dépasse les potentialités du marché Atteignant le chiffre de 80 cabinets, la moyenne est donc un cabinet pour 3 entreprises certifiées, « alors qu'en France, il y a 1.350 cabinets de conseil et de formation pour presque 25.000 entreprises certifiées, soit un cabinet pour 18 entreprises certifiées », note le rapport. La concurrence acharnée, vu le nombre de cabinets, est accentuée par la prolifération des filiales agissant pour le compte des cabinets internationaux et qui sont perçues actuellement comme des obstacles au lieu d'être des facteurs de promotion de la qualité au Maroc. Ainsi, « les cabinets conseil nationaux considèrent qu'ils vivent la mondialisation dans un seul sens. En effet, il leur est difficile de vendre leurs prestations à l'étranger ».