L'enseigne compte céder plus de 15 franchises d'ici 24 mois. Jonathan Harroch, Directeur général de Lady Fitness au Maroc, nous dévoile son nouveau plan de développement et nous parle de sa nouvelle publication. - Finances News Hebdo : Le groupe Lady Fitness est implanté depuis 2005 au Maroc. En 6 ans, vous avez atteint 21 centres à travers tout le Royaume et aujourd'hui vous mettez en place un nouveau plan de développement. En quoi consiste-t-il? - Jonathan Harroch : Le groupe Lady Fitness compte actuellement environ 850 salariés. Aujourd'hui, on a atteint la limite de notre capacité et on est incapable de suivre le développement vu qu'on a un manque réel de coaches et de gens qualifiés. De ce fait, et pour être présents dans d'autres villes du Maroc comme Agadir, Oujda et Nador où il y a une forte demande, nous avons décidé de mettre en place un nouveau plan de développement qui consiste à ouvrir un certain nombre de salles sans avoir la gestion directe des ressources humaines. L'idée est de créer une franchise, pour déléguer la gestion à des patrons indépendants. Sur les 24 mois à venir, on compte céder entre 15 et 20 franchises ainsi que la gestion des salles de Tanger, Rabat et Mohammedia. - F. N. H. : Quel est le rythme de votre développement au Maroc ? - J. H. : Le Maroc connaît un développement économique très dynamique tandis qu'il n'y a pas en parallèle un plan de développement des compétences. C'est notamment le cas des coaches, qui ne trouvent pas de centres spécialisés pour leur formation, entre autres. Du coup, dans le domaine de la prestation de services, l'idée est claire, l'enveloppe peut être américaine ou européenne, le contenu est fait avec des gens peu expérimentés et d'une tranche d'âge entre 20 et 25 ans. Chaque centre dirige en moyenne 55 salariés et produit entre 15 et 30 millions de DH de chiffre d'affaires. Il est très difficile de croître rapidement au démarrage, mais il y a eu un engouement, le développement s'étant appuyé sur le crédit à la consommation soutenue par les organismes de financements qui, au début, ont suivi le cheminement. Les choses ont changé par la suite à cause d'une dégradation du taux d'impayés dans les organismes de crédit, ce qui a provoqué le durcissement de la législation. Ceci nous a impactés d'une manière conséquente et dramatique puisqu'un client sur deux n'est pas finançable, ce qui a fait basculer notre business modèle qui repose sur des investissements très lourds. - F. N. H. : Vous envisagez de promouvoir la marque en Afrique du Nord ainsi qu'au Moyen-Orient. La situation actuelle que traverse le Monde arabe va-t-elle entraver votre développement ? - J. H. : Oui, vu la situation actuelle on a décidé de geler notre développement en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. A mon avis, il faut attendre entre 12 et 24 mois pour voir comment va évoluer l'économie dans ces pays avant de pouvoir se prononcer. Et donc attendre un peu pour voir ce qui va être proposé aux investisseurs étrangers. Par contre, on a un avantage par rapport à d'autres, c'est qu'aujourd'hui on maîtrise la gestion d'une franchise européenne dans un pays arabe. Donc, dès l'ouverture, on va s'implanter. - F. N. H. : L'implantation de nouveaux concurrents au Maroc, notamment l'enseigne Plazza Sport et d'autres, a-t-elle impacté votre part de marché au Maroc ? - J. H. : Avant de nous implanter au Maroc il y a 6 ans, nous avions fait une étude de marché pour savoir l'état du marché marocain. L'étude avait révélé que ce marché est de très haut de gamme, un peu élitiste, des gens plutôt européanisés qui avaient les moyens de dépenser entre 10.000 et 15.000 DH par an pour s'inscrire dans un club de sport. Lady Fitness a joué un vrai rôle social, c'est-à-dire qu'on a démocratisé l'ensemble du sport, notamment pour les femmes en leur permettant de se regrouper dans un seul espace avec des tarifs abordables qui rendent le sport beaucoup plus accessible. Nos concurrents, à savoir Plazza Sport, Sportica et Gymnasia sont arrivés deux à trois ans après notre implantation. Le marché de Plazza Sport est une niche, ce sont des activités sportives comme le football, le squash et l'activité remise en forme, ce qui fait que leur clientèle est une clientèle européanisée qui n'est pas du tout attirée par le concept 100% femme. Donc, le marché de Plazza Sport n'est pas sectaire. Pour Sportica et Gymnasia c'est une triste copie de Lady Fitness puisque ce sont les anciens salariés de l'enseigne qui ont été recrutés par un investisseur qui a pris le savoir-faire de nos collaborateurs et l'a développé. - F. N. H. : Quelle est en pourcentage votre part de marché ? - J. H. : Sur le Maroc, nous détenons 22 à 25% de part de marché avec près de 32.000 clients, dont 25.000 actifs. Ce qu'il faut savoir, c'est que 55% du marché marocain sont détenus par les petites salles de quartier. - F. N. H. : Ciblez-vous un nouveau segment de clientèle dite low-cost ? - J. H. : Nous avons un nouveau concept low-cost «Forme Express», mais nous devons encore trouver nos marques pour plusieurs raisons malgré une forte demande. Tout d'abord, mettre en place une solution informatique pour gérer du low-cost, c'est très délicat. Deuxièmement, il faut un plan de développement qui soit parallèle à celui de Lady Fitness. Enfin, le marché du low-cost est situé entre 180 et 220 DH/mois, donc il faut offrir un service de qualité qui ne repose pas sur la qualité des coaches, mais plutôt sur la qualité du concept. Pendant un an et demi, j'avais cédé la gestion du groupe, malheureusement cela n'a pas eu les résultats escomptés, du coup on est obligé de repartir de la case départ. - F. N. H. : Vous venez de publier un nouveau livre «30 min pour mincir». Est-il votre première publication ? Parlez-nous de ce livre ? - J. H. : Oui, effectivement, c'est ma première publication. Le livre «30 min pour mincir» dévoile un concept qui vient des Etats-Unis où il fallait occuper en 30 min une femme alors qu'elle n'avait qu'une heure de pause. Donc, le concept a été fait de manière à ce que sur 7 machines on arrive à combiner entre le travail musculaire et le travail cardio-vasculaire. Dans ce livre, nous essayons d'accompagner les femmes qui engagent un processus minceur. Et leur faire comprendre, qu'il faut prendre en considération deux choses pour un bon résultat : une bonne hygiène de vie et surtout l'intérêt du sport. - F. N. H. : Pensez-vous que ce livre apportera des réponses qui n'ont pas été évoquées auparavant ? - J. H. : Vous avez dans ce livre 20 ans d'expériences dans le domaine du Fitness et de la remise en forme, avec toute l'approche qu'on peut avoir auprès des femmes.