Impact des évènements survenus en Egypte et en Tunisie sur le marché boursier. Baisse aiguë des indices à fin janvier. Les révoltes vécues en Tunisie et en Egypte n'ont pas été sans effet sur la Bourse des Valeurs de Casablanca. En effet, impactée négativement par les turbulences politiques ayant eu lieu, inopinément, en Tunisie et en Egypte, la Bourse des Valeurs de Casablanca a consommé tous les gains cumulés depuis le début du mois de janvier. En cause, le déclenchement d'un mouvement vendeur exercé par certains fonds étrangers sur plusieurs valeurs de la cote dans le but de se désengager de la zone MENA et, d'autre part, l'effet psychologique des perturbations précédemment citées sur les investisseurs particuliers qui ont adhéré à la décision des étrangers de se retirer des Bourses émergentes. Ainsi, à fin janvier dernier, les pertes subies par les deux baromètres de la BVC atteignent -0,52% à 12.589,31 points pour le Masi et -0,41% à 10.292,87 points pour le Madex. Selon les analystes du Crédit du Maroc Capital, l'évolution de ces deux indicateurs s'apprécie sous trois sous-phases distinctes: Une première phase de relance s'arrêtant au 12 janvier et à l'issue de laquelle le Masi atteint son pic mensuel à 13.397,47 pts et culmine, à cet effet, à une performance year-to-date de 5,87%. Pour sa part, le Madex totalise 10.292,87 points, correspondant à un rebond annuel de 6,10%. Durant cette période, on dénote la poursuite de la tendance haussière entamée en 2010 et qui confirme le retour de confiance des investisseurs envers le marché casablancais. La seconde phase, pouvant être considérée comme étant une phase de perte de vitesse, s'étend du 13 au 27 janvier. En effet, durant cette période, le marché boursier perd, partiellement, de sa vigueur en ramenant l'accroissement annuel de son indice général à 3,06%. De son côté, la performance YTD du Madex se trouve ramenée à 3,21%. A ce niveau, un certain mouvement de prise de bénéfices a eu lieu afin d'absorber les excès de hausse opérée auparavant. Enfin, la dernière phase est caractérisée par une baisse aiguë, à partir du 28 janvier, au sein de laquelle la place boursière casablancaise a absorbé la totalité des gains récoltés depuis le début du mois et a inscrit, au final, l'évolution de ses deux principaux indices en territoire rouge. Valorisation en retrait La valorisation globale du marché est ressortie à 574,93 Mds de DH, en dépréciation de 4,09 milliards (-0,71%), comparativement au mois de décembre 2010. L'affaissement du marché boursier casablancais émane particulièrement de la contre-performance enregistrée par les secteurs phares de la cote, tels que : banques, télécommunications, immobilier et bâtiments / matériaux de construction. Notons que ces quatre secteurs canalisent, conjointement, près de 80% de la capitalisation flottante totale, avec des poids respectifs de 30,20%, 20,06%, 16,15% et 13,40%. En terme de contre-performances sectorielles, l'indice «Boissons» termine en queue de peloton en accusant la plus forte baisse mensuelle (-16,69%) suite, essentiellement, à la perte de 35,10% subie par Oulmes. Pour sa part, l'indice «Bâtiment & Matériaux de Construction» se déleste de 5,76% à cause, particulièrement, de la dépréciation de Lafarge Ciments (-8,02%) et Sonasid (-6,50%). De son côté, l'indice «Chimie» s'amenuise de 4,62% en raison, notamment, du recul de Colorado (-6,91%) et SNEP (-5,00%). Sur le registre des hausses mensuelles, l'indice «Equipements Electroniques & Electriques» se positionne en tête de liste avec une progression de 18,88% attribuable, entièrement, à son unique valeur Nexans. En seconde position se place l'indice «Mines» qui se bonifie de 12,29% grâce, notamment, à la performance de Managem (+17,47%) et Rebab (+11,70%). Au troisième rang, apparaît l'indice «Industrie Pharmaceutique» avec un rebond de 5,34% redevable, totalement, à son duo Sothema (+11,50%) et Promopharm (+3,30%). Par valeurs, plusieurs grandes capitalisations ont cédé du terrain. Il s'agit notamment de CGI (-10,11%), BMCE BANK (-8,05%), Lafarge Ciments (-8,02%), CIMAR (-5,83%) et HOLCIM (-1,70%). Cependant, ces régressions ont été contrebalancées par la bonne tenue de certains blue-chips, à savoir BCP (+4,29%), Attijariwafa bank (+3,19%) et IAM (+2,33%). Renforcement des flux échangés Le volume transactionnel mensuel traité sur le marché boursier au terme de janvier se situe à 4,26 Mds de DH, en recul de près de 64% par rapport au mois de décembre 2010. Cette régression tient compte du volume exceptionnel enregistré en fin d'année via les opérations d'allers-retours suite à la revalorisation des titres dans les portefeuilles. Comparé à son niveau à la même période en 2010, le volume global de janvier 2010 ressort en appréciation de plus de 67%. Par compartiment, le volume du marché officiel, s'accaparant 96% de la volumétrie totale, se déleste de 45% à 4,11 Mds de DH par rapport au mois de décembre 2010. Par ailleurs, le marché de gré à gré s'affaiblit de plus de 96% en drainant un flux de 155,85 MDH seulement. Les valeurs Addoha (589,56 MDH), IAM (584,75 MDH), Attijariwafa bank (570,98 MDH), BCP (515,80 MDH) et BMCE BANK (369,41 MDH) monopolisent plus de 64% du volume sur le marché central. Au sein du marché de gré à gré, la totalité des échanges a été l'apanage des valeurs Unimer et Med Paper. En effet, 64.704 actions de la valeur agroalimentaire et 649.461 titres du spécialiste de l'industrie de la pâte et du papier ont été cédés à un prix unitaire de 1.545,50 DH et 86,00 DH respectivement. A ce niveau, il est à signaler que la première opération tient compte de la cession de 24.264 titres Unimer détenus par Macapa Finances pour le compte de BMCE Capital Gestion. La seconde a concerné le renforcement de CDG Développement dans le capital de Med Paper et l'aliénation totale des titres détenus par Cellulose du Maroc.