La Vision tire ses fondements des faiblesses du Maroc et arrête 5 défis majeurs à relever. La stratégie vise à augmenter le PIB par habitant et aussi à réduire les inégalités sociales. Les propositions du patronat se déclinent en 50 mesures et 95 actions, dont 15 seront portées directement par la CGEM à court terme. La CGEM a présenté sa Vision 2020. Une stratégie qui consiste à participer aux débats nationaux concernant la croissance en vue de donner une prospective pour les dix prochaines années du point de vue de l'entreprise marocaine. A travers les réalisations du Maroc durant la décennie 2000-2009 et d'un modèle de développement souhaité par le secteur privé, la Vision 2020 s'appuie sur tous les partenaires du secteur privé nationaux et régionaux. «Notre stratégie s'efforce de définir les mesures nécessaires pour atteindre nos objectifs et cela dans le cadre d'un partenariat public-privé, a souligné Mohamed Horani. Le président de la CGEM a tenu à préciser que «notre Vision 2020 n'entend pas se substituer aux travaux menés par les grandes institutions en charge de la prospective ou des orientations économiques nationales. Elle vise à doter l'entreprise marocaine d'une feuille de route et d'un référentiel lui permettant de contribuer efficacement au développement socioéconomique du Royaume». Horani a relevé les faiblesses de l'économie marocaine qu'il faut combler durant la prochaine décennie pour que le pays réalise son plein potentiel de croissance. A cet égard, il a relevé 5 défis. Le premier consiste à accroître le PIB/habitant. En effet, le Maroc reste en retrait par rapport à des pays similaires en terme de richesse créée par habitant. Le deuxième défi a trait à la pérennisation du financement de la croissance qui, comme l'a expliqué Horani, repose sur un équilibre fragile : une croissance financée essentiellement par la consommation des ménages et qui, de ce fait, s'accompagne d'un déficit important de la balance commerciale. Le troisième défi concerne la diversification de secteurs contributeurs de la croissance qui reste encore à la merci des aléas climatiques, et l'industrie marocaine a été fragilisée par la crise économique mondiale. Equilibrer la contribution des régions est le quatrième défi de l'économie nationale car certaines zones restent en retard et affichent des poches de croissance non capturées. Le cinquième et dernier défi touche l'offre de travail qui reste insuffisamment développée par rapport à la demande avec une part encore importante de l'informel dans l'emploi. «Pour répondre à ces défis, le Maroc doit s'engager dans un nouveau modèle de croissance davantage orienté vers l'export et l'investissement productif», a expliqué Horani. Pour ce faire, la Vision 2020 de la CGEM distingue 7 chantiers nationaux à approfondir. Il s'agit en premier lieu d'améliorer la compétitivité des entreprises et limiter le coût des facteurs. Le deuxième chantier concerne le secteur de l'enseignement et de la formation professionnelle qui reste insuffisant pour fournir les moyens humains nécessaires à une accélération de la croissance. Le troisième chantier est lié au créneau de la R&D qui demeure éloigné des espérances surtout en ce qui concerne le secteur privé. La GEM constate par ailleurs une dynamique positive de la diffusion des TIC dans les entreprises mais qui est toutefois insuffisante et non généralisée. C'est l'objectif du quatrième chantier. Le cinquième est relatif à la Justice et au climat des affaires qui doivent être poursuivis afin d'assurer un cadre économique stable, tant pour les investisseurs étrangers que pour les opérateurs nationaux. L'épargne est le sixième chantier que la CGEM veut renforcer. Pour cela, il est question de faciliter l'accès au financement aux entreprises. Le dernier chantier concerne le développement durable et la responsabilité sociale de l'entreprise, les sociétés marocaines étant insuffisamment préparées pour affronter ces défis. «La réalisation de ces 7 chantiers devrait accélérer la croissance et faire face à plusieurs freins structurels pénalisant le développement économique au Maroc», a ajouté Horani. Le patron des patrons a insisté sur la nécessité de renforcer le dialogue et la gouvernance public-privé. Horani propose la création de nouvelles instances mixtes pour atteindre les objectifs visés. n