* Le CMI a pour ambitionde généraliser le paiement par carte aux stations-service et aux professionnels de la santé. Finances News Hebdo : Quel est le nombre de détenteurs de cartes monétiques de payement ? Rachida Benabdallah : L'activité monétique dans notre pays est en pleine expansion. Les résultats de l'année 2006 montrent que l'encours des cartes a dépassé 3,5 millions, en progression de 23% par rapport à l'année dernière. En fin d'année, le nombre de cartes de paiement a atteint 2,6 millions ; la différence (900.000 cartes) est constituée par les cartes de retrait valables dans le réseau GAB de l'Emetteur. Ces cartes ont permis la réalisation de 4,7 millions d'opérations de paiement pour un montant global de 2,64 MMDH, enregistrant une progression de 25% par rapport à 2005. Les opérations de retrait par guichets automatiques bancaires ont atteint 74,4 millions de retraits pour un montant global d'environ 60 MMDH. L'élargissement du réseau des commerçants affiliés au Centre Monétique Interbancaire (CMI), 1.400 nouveaux acceptants en 2006 (environ 20.000 au total), et l'extension du réseau des guichets automatiques bancaires, 628 nouvelles installations en 2006 (2.761 en fin d'année), ont permis d'atteindre ces excellents résultats. F. N. H. : Le CMI mène actuellement une campagne à destination des stations-service et des professionnels de la santé pour l'utilisation de la carte monétique. Qu'est-ce qui explique le choix de ces deux branches d'activité ? R. B. : Rappelons d'abord que l'un des objectifs derrière la création du CMI est de créer un environnement favorable au développement rapide du paiement par cartes bancaires, notamment par les cartes domestiques émises par les banques marocaines. Les études que nous avons menées montrent que les secteurs privilégiés par les cartes domestiques sont les supermarchés, les stations-service, le secteur de la Santé, les magasins d'habillement et de chaussures et les restaurants. L'état des lieux montre également que la quasi-totalité des supermarchés/hypermarchés sont équipés par le Centre Monétique Interbancaire pour accepter les règlements par cartes bancaires. Une grande partie des magasins de prêt-à-porter et la plupart des restaurants sont aussi affiliés. En revanche, le secteur des stations-service et surtout le secteur médical, sont sous-équipés. Notre plan d'action ambitionne cette année une accélération du rythme de développement de l'usage des cartes domestiques en tant que moyen de paiement. Les secteurs potentiels identifiés comme prioritaires pour concrétiser cet objectif sont : le secteurs pétrolier d'une part et celui des professionnels de la santé, d'autre part. Signalons que ces deux secteurs comptent plus de 10.000 acceptants potentiels. Les intérêts sont multiples et ce pour les différentes parties : d'abord le professionnel : garantie du paiement, rapidité du règlement électronique (le lendemain sans avoir besoin d'aller à sa banque), plus grande sécurité du fait de la dématérialisation du règlement et meilleure satisfaction des clients ; ensuite pour le porteur: commodité, confort et sécurité. Pour la banque : un processus électronique induit des gains de productivité et un redéploiement des ressources plus en adéquation par rapport aux besoins des clients. Au niveau de l'économie du pays: les paiements par cartes favorisent la scripturalisation des règlements, contribuent à la modernisation des commerces et stimulent la croissance économique. F. N. H. : Quels sont vos objectifs en terme de clients générés par cette opération ? R. B. : L'objectif du CMI est d'affilier une majorité de professionnels opérant dans le secteur médical sur une durée de 3 ans. Au niveau des stations-service, une très grande partie des réseaux directs (stations appartenant aux groupes pétroliers) est déjà affiliée au CMI et dotée de TPE. Cette catégorie de stations (grandes, bien situées) draine une part importante des transactions et représente plus de la moitié du chiffre d'affaires du secteur. La démarche vis-à-vis des gérants libres (stations indépendantes) est en cours depuis le démarrage opérationnel du CMI en 2004. On a décidé de l'intensifier cette année afin de couvrir dici 3 ans la majeure partie du secteur.