* Total bilan en hausse de 18%. * Le bénéfice net passe du simple au double. Lannée 2006 a été incontestablement l'année de tous les records pour le secteur bancaire marocain. Il a enregistré d'excellentes performances à tous les niveaux. Mesurée par le total bilan, l'activité des banques s'est inscrite en hausse de 18% contre un accroissement moyen de 7% durant les cinq dernières années. Une forte progression que l'on explique auprès de la Banque centrale par la forte progression des crédits et des dépôts de la clientèle. L'encours global des crédits a, certes, continué son trend haussier, mais cette fois-ci à un rythme plus accéléré. Il a augmenté de 17,7% à 327 Mds DH, contre une progression moyenne de 6,9% durant les cinq dernières années. L'engouement connu pour les crédits immobiliers durant 2006 y est pour quelque chose. Ceux-ci se sont en effet accrus de 28%, représentant ainsi plus de 27% du total de l'encours net des crédits distribués. Les banques ont été également très actives en matière de collecte des dépôts. En progression de 17%, l'encours global des dépôts a atteint près de 434 Mds DH. À noter que le taux de croissance moyen enregistré durant les cinq dernières années n'a guère dépassé les 11%. D'après les statistiques communiquées par Bank Al-Maghrib, la part des dépôts non rémunérés reste toujours prédominante. Elle s'est élargie courant 2006 de 7 points à 57,8%. Pour leur part, les dépôts des MRE se sont renforcés de 10,5% à 97 Mds DH pour atteindre, à fin 2006, une part de 22% dans le total des dépôts. En outre, l'opération de toilettage des comptes opérée à fin 2005, les efforts déployés pour certaines créances importantes, mais également l'importante progression des crédits distribués, ont eu pour effet de réduire considérablement l'encours des créances en souffrance du secteur. Celui-ci s'est en effet contracté de 18% à 35,8 Mds DH, ramenant ainsi le taux du risque (Ndlr : rapport entre les créances en souffrance et l'encours des crédits), qui avait atteint un pic de 19,4% à fin 2004, à près de 10,9%. Le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions, quant à lui, s'est sensiblement renforcé pour atteindre 71% à fin 2006, alors qu'il ne dépassait pas 50% en 2000. Record plus édifiant ! Le bénéfice net des banques est passé du simple au double au terme du premier semestre 2006 (les chiffres à fin 2006 ne sont pas encore disponibles à BAM), s'élevant ainsi à plus de 3,3 Mds DH. La rentabilité des banques continue donc sur sa lancée, en dépit d'une concurrence de plus en plus acharnée qui n'a cessé de tirer les taux d'intérêt vers leur plus bas historique. Ceci étant, ce mouvement baissier des taux a été largement compensé par l'effet volume des crédits ainsi que par l'accroissement de la marge sur commissions et par l'augmentation du résultat des opérations de marché. La maîtrise des frais généraux et la baisse du coût de risque ont également contribué à l'amélioration des résultats du secteur, note BAM. Aussi, le PNB s'est accru de 13% à 11 Mds DH, généré par un volume d'activité en hausse de 10% à 482 Mds DH. Les charges générales d'exploitation ont progressé de 4,7%, dégageant un coefficient d'exploitation de moins de 47% contre 50% un an auparavant. Pour leur part, les dotations nettes aux provisions pour créances en souffrance se sont améliorées de façon significative, absorbant 16% du RBE seulement, contre 45% affichés à fin juin 2005. L'année 2006 a été également un bon cru pour le nombre de guichets ouverts. Les banques ont élargi leur réseau de manière substantielle en ouvrant 223 guichets permanents. Le réseau compte actuellement 2.446 guichets, alors que le nombre moyen de guichets ouverts annuellement durant les cinq dernières années a concerné une centaine de guichets. Ce record d'ouvertures, associé au réseau de Barid Al-Maghrib (1.684 guichets), a nettement amélioré la densité bancaire, qui passe à 7.300 habitants par guichet contre près de 8.700 à fin 2000.