* L'institut CDG organise les 4 et 5 avril un workshop international sur la retraite et l'épargne. * Objectif : répondre aux diverses problématiques liées au secteur. Partout dans le monde, l'équilibre des systèmes de retraite fait partie des soucis majeurs des gouvernements. Le Maroc, comme chacun sait, ne fait pas exception et la problématique de la viabilité des régimes de retraite se pose, autant que jamais, avec beaucoup d'acuité. C'est dans ce sens que l'Institut CDG (Caisse de dépôt et de gestion) organise un workshop international «Epargne et Retraite» de deux journées (5 et 6 avril) pour essayer autant que faire se peut de répondre à certaines problématiques du secteur de la retraite. Des partenaires de choix se sont joints à l'événement, à savoir l'Université Paris Dauphine (France), l'Institut national d'études démographiques (France) et le CIEF (Portugal). «L'objectif de ce workshop, indique -t-on auprès de l'institut CDG, est d'être un lieu de discussion et d'échange où des jeunes chercheurs exposent leurs travaux aussi bien empiriques que théoriques devant un public composé à la fois de chercheurs confirmés et de chercheurs débutants travaillant sur ces questions». Et d'ajouter que «les travaux présentés lors de ces journées portent aussi bien sur des évaluations de réformes que sur l'analyse financière des mécanismes par capitalisation, sur le choix de l'âge de départ à la retraite ou encore sur les formes de gestion du risque de longévité». D'aucuns ne nieront pas que le système des retraites au Maroc souffre de plusieurs maux. De nombreuses études actuarielles menées par des cabinets l'ont si bien démontré. S'agissant des solutions proposées, force est de souligner que le gouvernement a déjà entrepris un certain nombre de mesures visant la consolidation des structures financières et des rapports démographiques des différents régimes de retraite existants. L'insertion de certaines caisses de retraite internes de certains établissements au sein du Régime Collectif d'Allocation de Retraite (RCAR) figure parmi ces mesures. C'est le cas des caisses internes de l'ONCF, de la Régie des Tabacs et de l'Office d'exploitation des ports. Insertion qui a permis d'épargner un montant de 11 milliards de dirhams, comme l'avait souligné le Premier ministre, Driss Jettou, lors du colloque national sur la réforme des régimes de retraite au Maroc. Toutefois, ces mesures, aussi importantes soient-elles, demeurent insuffisantes eu égard à l'ampleur du problème. Tous les régimes de retraite connaîtront des situations de rupture d'équilibre si des solutions durables ne leur sont pas apportées. En effet, dans de nombreux pays, les efforts de réformes ont porté essentiellement sur trois fonctions, à savoir l'épargne, la redistribution et l'assurance. Un système à plusieurs piliers est alors tout indiqué. Le premier, obligatoire, sous gestion privée et financé par capitalisation intégrale, contraint la population à épargner et à gérer son épargne. Le deuxième, sous gestion publique et financé par l'impôt, sert à la redistribution pour mettre les personnes âgées à l'abri de la pauvreté, alors que le troisième, volontaire, fournit à ceux qui veulent épargner davantage le moyen de percevoir une retraite plus élevée. Financée par capitalisation intégrale, l'épargne obligatoire relierait les prestations et les cotisations sur la base d'un calcul actuariel. Il serait géré selon les lois de la concurrence, sous forme de plans d'épargne personnelle ou de régime professionnel de retraite. C'est dire que l'efficacité d'un régime de retraite dépend en partie de ce qu'il coûte à gérer. Plus ce coût est élevé, plus les prestations sont faibles ou les cotisations importantes pendant les années de travail. Cela est vrai pour tous les régimes de retraite, qu'ils soient volontaires ou obligatoires, sous gestion publique ou privée, financés par capitalisation ou par répartition. C'est dire aussi toute la difficulté à engager une réforme des retraites. Autant de problématiques, donc, que le workshop sur l'épargne et la retraite entend cerner.