Suite à la publication des résultats des dernières études menées au sujet de la prescription des médicaments à base du principe actif Dextropropoxyphène, mettant en cause le risque de toxicité cardiaque, et surtout depuis le débat mondial concernant cette substance, le ministère a réuni d'urgence la Commission consultative de pharmacovigilance. Cette dernière, après avoir jugé le rapport bénéfice/risque défavorable en raison du risque de toxicité cardiaque du Dextropropoxyphène, a décidé de le retirer du marché marocain. Au vu de l'avis émis par les membres de la Commission, le ministère demande également aux établissements pharmaceutiques industriels, détenteurs des autorisations de mise sur le marché de ces médicaments, le rappel de tous les lots disponibles sur le marché national et la destruction des lots rappelés ainsi que ceux détenus dans leurs stocks. Les autorités de tutelle ont appelé les praticiens à ne plus prescrire de médicaments contenant du Dextropropoxyphène à de nouveaux malades, et de reconsidérer la prise en charge antalgique des malades actuellement traités par le Dextropropoxyphène sur la base des alternatives thérapeutiques disponibles sur le marché marocain. En effet, cette substance est préconisée dans les douleurs modérées ou fortes, ou qui ne sont pas soulagées par l'aspirine ou le paracétamol utilisé seul. Cela dit, la liste des médicaments contenant cette substance, n'a malheureusement pas été publiée ! Pas de cas relevés au Maroc Rassurez-vous ! Aucun cas de décès ou de malaise cardiaque n'a été relevé, comme l'assure une source au Centre antipoison du Maroc. Le retrait a été décidé au nom du principe de précaution et de sécurité sanitaire. En effet, c'est en Angleterre que la dangerosité de cette substance a été décelée. Ce retrait progressif du marché est justifié par les morts accidentelles qui lui sont imputées dans plusieurs pays par une utilisation anormale, notamment par des tentatives de suicide en Grande-Bretagne. En 2005, l'Agence britannique du médicament a décidé de retirer du marché tous les antalgiques à base de co-proxamol ? association de paracétamol et de dextropropoxyphène. En Grande-Bretagne, 300 à 400 décès sont déplorés chaque année par surdosage, intentionnel ou non, avec du co-proxamol, selon l'agence du médicament. En 2003, une étude du British Medical Journal avait déjà conclu que ces produits étaient impliqués dans 5 % des suicides et 20 % des suicides médicamenteux, et qu'ils étaient particulièrement prisés des jeunes candidats au suicide, en association avec de l'alcool. Un constat d'autant plus inquiétant que comme lors d'overdoses non volontaires, le décès peut survenir avec un surdosage relativement modeste. Après analyse du dossier, complété par des études plus récentes, l'agence britannique a estimé que la balance bénéfices-risques du co-proxamol était «défavorable», d'autant qu'il n'est pas prouvé que l'association soit plus efficace que le paracétamol seul. En 2006, le produit a été retiré du marché. «Mais, avec la mobilité facilitée dans l'espace européen, les Anglais et les Irlandais aussi pouvaient se procurer ces médicaments dans d'autres pays européens où cette substance n'était pas interdite. Il a fallut donc établir un réel dialogue et un débat sur la question et au final, il a été décidé par précaution de retirer les médicaments contenant du dextropropoxyphène du marché», assure la même source du CAPM. Faute d'avoir la liste de médicaments contenant le dextropropoxyphène, il est préférable qu'à chaque fois qu'on se rend chez le pharmacien, de poser la question sur le contenu du médicament, en attendant le retrait définitif le 31 janvier au Maroc et fin mars en France.