C'est un produit de Dar Assafa consistant en un compte bancaire avec un chéquier et une carte de retrait et de payement. Le refinancement de cette filiale du Groupe Attijariwafa bank sera assuré par un capital entièrement libéré via la formule Moudaraba et les dépôts de la clientèle. L'argent circulant à Dar Assafa est entièrement indépendant du circuit classique. Après le lancement des produits alternatifs, Dar Assafa persiste et signe et lance également Hissab Assafa. Il s'agit d'un compte bancaire avec un chéquier, une carte GAB de retrait et de payement répondant aux normes et à l'esprit du financement islamique. «C'est un travail de longue haleine. Il fallait se conformer à plusieurs critères. D'un côté, il y a la réglementation bancaire marocaine et, de l'autre, les lignes rouges qu'impose ce genre de produit», a souligné Noureddine Charkani, président du Directoire de Wafa Immobilier. «Pour ce faire, nous avons mené une étude qui a commencé par un sondage concernant les besoins de nos clients. Nous avons trouvé une forte demande pour le financement immobilier via la formule alternative Mourabaha, ou Ijara, destinée à la consommation ou à l'équipement mais qui n'arrivent pas encore à séduire cette catégorie de clientèle», a-t-il souligné. Conformément aux dispositions de Bank Al-Maghrib, la filiale du Groupe Attijari a répondu à plusieurs critères en la matière avant de lancer son nouveau service. Outre le financement, la nouvelle vocation de Dar Assafa consiste aussi à collecter des fonds. «Nous avons trouvé qu'il y a des gens qui veulent déposer leur argent sans être assujettis aux dispositions des produits bancaires classiques, notamment tout ce qui a trait aux intérêts et autres commissions», a précisé Charkani. Ce n'est pas un effet de mode, mais il est question de se conformer à la nouvelle donne. Les produits alternatifs commencent à se frayer un chemin dans le paysage bancaire marocain, doucement mais sûrement, à l'instar de ce qui se passe à l'étranger, mais sans avoir atteint la même vitesse de croisière. Toutefois, le groupe AWB reste pionnier en la matière en créant une filiale dédiée. «Le financement islamique a montré sa pertinence dans le monde. Son chiffre d'affaires dépasse les 2.000 milliards de dollars, affichant au passage un taux de croissance de 25%. Tony Blair, l'ex-Premier ministre britannique, a affirmé que Londres sera la capitale de la finance islamique. D'autres places se lancent également dans la course. Ceci montre l'opportunité de ce créneau pour donner une nouvelle impulsion au monde de la finance et nous, en tant que banquiers, nous ne pouvons pas rester à l'écart. C'est un domaine prometteur avec des perspectives de développement intéressantes». Dès son lancement en septembre 2010, Dar Assafa a connu un fort engouement, surtout pour la demande d'informations. Les agents de cette filiale ont mené des campagnes d'explication, surtout pour ce qui est du concept de Mourabaha. Concernant le refinancement de Dar Assafa et son mode de fonctionnement, une question ayant été posée par plusieurs internautes sur un site dédié, ou par ceux qui aspirent se familiariser avec ce nouveau produit, Charkani a expliqué que «cette filiale dispose de deux sources : il y a son capital qui a été entièrement libéré par le Groupe Attijariwafa bank et il y a, bien entendu, les dépôts de la clientèle qui, au fil du temps, seront assez conséquents. A cet égard, Charkani a assuré que «l'argent qui circule à Dar Assafa est entièrement indépendant du circuit bancaire classique». AWB a accepté le principe de Moudaraba assimilé à un prêt et reposant sur le fondement de perte et profit avec sa filiale Dar Assafa. Donc, AWB est le bailleur de fonds (Rab Al Mal) et Dar Assafa (Moudareb) met à profit son expertise et son savoir-faire pour faire fructifier l'argent. «Il reste à souligner, a ajouté Cherkani, que pour répondre à ces nouveaux clients, nous avons procédé au recrutement de nouveaux profils et à la formation de nos agents». Il a en outre indiqué que Dar Assafa va élargir sa gamme de produits à d'autres formules de Ijara ou Moucharaka, mais qu'actuellement l'essentiel des efforts sera consacré à Moudaraba. Un réseau dédié de Dar Assafa a été constitué. Il est actuellement implanté dans les principales villes du Royaume et sera élargi au fur et mesure à d'autres lieux. Pour ce qui est de la compétitivité de ce produit, comparativement avec les produits classiques, Charkani a souligné qu'il reste pénalisé sur le plan fiscal : il est 7% plus cher. Même si la TVA a été ramenée au même niveau qu'un produit classique, il faut dire que le produit, Dar Assafa reste moins compétitif mais intéressant pour une certaine catégorie de clientèle.