La croissance globale serait proche de 4% en 2010. Les réserves de change représentent à ce jour 7 mois d'importations. L'inflation devrait s'établir à environ 1% en 2010. Le Conseil de Bank Al-Maghrib a tenu sa réunion trimestrielle le mardi 21 décembre à Rabat, au cours de laquelle le gouverneur de Bank Al-Maghrib a présenté les décisions prises par cette dernière en matière de conduite de la politique monétaire du pays. Comme attendu, la Banque centrale a opté pour le statu quo, surtout pour son taux directeur. En effet, le Conseil a examiné les différentes évolutions enregistrées tant au niveau de la situation économique et monétaire que financière, et les prévisions d'inflation à l'horizon du premier trimestre 2012. D'ailleurs, il a été remarqué, suite à cet examen, que l'inflation s'est maintenue pour cause de faiblesse des pressions émanant de la demande et du niveau encore bas de l'inflation des principaux pays partenaires. Concernant l'inflation en glissement annuel, cette dernière s'est située à 2,6% en novembre 2010, et due essentiellement à l'augmentation des prix des produits volatils, après 0,5% au troisième trimestre. Parallèlement, l'inflation sous-jacente, reflétant la tendance fondamentale des prix, continue, quant à elle, d'évoluer à des rythmes très modérés, ne dépassant pas 1% depuis le deuxième trimestre 2009. Pour ce qui est des prix à la production industrielle, dont l'évolution dépend essentiellement et de manière directe des cours mondiaux des matières premières, ces derniers se sont vus croître de 7,1% en octobre après 4,9% en septembre et 5,7% en août. Situation financière Quant à la situation financière, nul ne peut nier que les conditions financières mondiales ont un impact à la fois direct et indirect sur les pays partenaires. Tout cela, au vu de la situation et des conditions financières, sur le plan international, qui ont été marquées par l'apparition de nouvelles tensions sur les marchés obligataires, «cas de la zone Euro et des grands mastodontes économiques», et sur le marché de changes. A cela s'ajoute une forte accentuation des problèmes des finances publiques dans certains pays de la zone Euro, le tout combiné à un chômage élevé et une demande peu dynamique, ce qui laisse planer un doute quant à la reprise de l'activité qui reste encore lente, surtout au niveau des pays partenaires. Il a été remarqué, à cet effet, que le redressement des économies avancées demeure en deçà des rythmes nécessaires au raffermissement de la demande et la résorption des niveaux élevés de chômage. Les perspectives de croissance des différents organismes nationaux et internationaux n'indiquent donc pas de rebonds significatifs. Elles s'orientent même vers un ralentissement de la croissance mondiale en 2011, en raison de la persistance des facteurs de risques existants dans les pays industrialisés, sur leur finance publique comme il a été cité plus haut, mais à cause aussi de la lenteur du redressement des indicateurs des marchés de l'emploi et du crédit. D'ailleurs, ces perspectives incertaines de l'environnement international ne manqueront pas d'avoir un impact sur l'activité domestique. En dépit de la lenteur ainsi observée de la reprise de l'économie mondiale, les indicateurs du compte courant de la balance des paiements, au niveau national, ont de nouveau marqué des évolutions favorables. En effet, les exportations ont augmenté à fin octobre de 27%, avec une progression de 15,2% de celles hors phosphates et dérivés, tandis que les recettes de voyages et les transferts des MRE se sont accrus respectivement de 6,6% et de 7,7%. Parallèlement, les importations ont augmenté de 13,5% en raison essentiellement de la hausse de 35,7% de la facture énergétique.(voir tableau). Et dans ce contexte, alors que la croissance globale serait proche de 4% en 2010, celle du secteur non agricole devrait se stabiliser autour des 5% au cours des prochains trimestres. À cet effet, l'analyse des conditions monétaires à fin octobre 2010 témoigne de la poursuite de la croissance modérée de M3, avec un rythme de 5,7% en glissement annuel, après 6,7% en moyenne au cours des trois derniers trimestres de 2010. Dans ces conditions, l'écart monétaire se maintient à un niveau négatif, dénotant l'absence de pressions d'origine monétaire sur les prix. Comme au cours des dix premiers mois de l'année, le crédit évoluerait en 2011 à un rythme de croissance proche de sa moyenne de long terme. Pour leur part, les réserves de change, qui représentent à ce jour environ 7 mois d'importations de biens et services, ont fait preuve d'une meilleure résilience que celle anticipée en début d'année. Ainsi, sur la base de l'ensemble de ces éléments, la prévision centrale de l'inflation demeure proche de celle publiée en septembre dernier. En moyenne, l'inflation devrait s'établir à environ 1% en 2010 et avoisiner 2,2% sur l'horizon de prévision de six semestres. Par contre, au terme de cet horizon, soit le premier trimestre 2012, elle se situerait à près de 2%. Pour sa part, l'inflation sous-jacente devrait également rester en ligne avec la stabilité des prix. A cet effet, et au vu du contexte actuel, caractérisé par une prévision centrale durablement en ligne avec l'objectif de stabilité des prix et une balance des risques entourant cette prévision globalement neutre, le Conseil a décidé de maintenir le taux directeur à 3,25%. Aux cotés de cela, et suite à un examen minutieux des projections budgétaires triennales, le Conseil a enfin approuvé le budget pour l'exercice 2011. Et conformément aux meilleures pratiques de gouvernance des banques centrales, les membres du Conseil ont décidé d'adhérer à un code déontologique qui définit les principes et valeurs d'éthique les concernant. Enfin, un calendrier détaillé a été arrêté pour les futures réunions de l'exercice 2011.