Les perspectives de l'économie nationale pour l'année 2011 font ressortir une poursuite de la relance de l'activité non agricole tirée essentiellement par la demande intérieure publique et privée, a affirmé mardi à Rabat, Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al Maghrib (BAM). Lors d'une rencontre avec la presse après la réunion trimestrielle du conseil du BAM, M. Jouahri a fait savoir que cette reprise est confortée par la campagne agricole actuelle, qui s'annonce favorable, en raison des conditions climatiques et des mesures prises pour soutenir l'activité agricole, à la faveur des subventions des semences céréalières et l'extension des surfaces irriguées. Quant à l'activité non agricole, elle devrait continuer de croître en relation avec la dynamique de la demande intérieure, soutenue par l'accroissement des investissements publics, a-t-il précisé. La consommation des ménages devrait se maintenir à un niveau favorable compte tenu des perspectives d'une bonne campagne agricole et de la reprise des transferts des MRE, a-t-il indiqué. Ces évolutions laissent présager une poursuite du redressement de l'activité économique pour l'année 2011, a souligné M. Jouahri, après avoir donné un aperçu général sur la conjoncture économique et financière internationale, marquée par l'apparition de nouvelles tensions sur les marchés obligataires et des changes, en raison des problèmes des finances publiques dans certains pays de la zone euro. Du coup, le conseil de BAM a décidé de maintenir son taux directeur à 3,25 pc, a-t-il dit, notant que cette décision intervient dans un contexte caractérisé par une prévision en ligne avec l'objectif de stabilité des prix et une balance des risques. Il a expliqué que l'inflation devrait s'établir à environ 1 pc en 2010 et avoisiner les 2,2 pc sur l'horizon de prévision de six trimestres. Au terme de cet horizon, soit le premier trimestre 2012, l'inflation devrait se situer à près de 2 pc, alors que l'inflation sous-jacente devrait rester en ligne avec la stabilité des prix, a soutenu le gouverneur de Bank Al Maghrib. Selon M. Jouahri, la croissance globale devrait avoisiner 4 pc en 2010, alors que celle du secteur non agricole devrait se stabiliser autour de 5 pc au cours des prochains trimestres. L'analyse des conditions monétaires à fin octobre 2010 montre la poursuite d'une croissance modérée avec un rythme de 5,7 pc en glissement annuel, après 6,7 pc en moyenne au cours des trois derniers trimestres de 2010, a-t-il relevé, notant que dans ces conditions, l'écart monétaire se maintient à un niveau négatif, dénotant l'absence de pressions d'origine monétaire sur les prix. A l'instar des dix premiers mois de l'année, le crédit devrait évoluer en 2011 à un rythme de croissance proche de sa moyenne de long terme, a-t-il précisé. Et de souligner que les réserves de change, qui représentent à ce jour environ 7 mois d'importations de biens et services, "ont fait preuve d'une meilleure résilience qu'anticipée en début d'année".