Les dépôts collectés par les banques ont enregistré une hausse de 11% sur la période 1990-2009. Les apports en devises sont en nette amélioration et connaissent une hausse significative. Plusieurs mesures et réformes ont été mises en place afin de renforcer le système financier marocain. Ces dernières ont permis de développer le marché monétaire et laissé place à l'émergence d'un marché de capitaux. Pour pouvoir évaluer les progrès réalisés suite à ces réformes, une étude a été faite sur les principales variables relatives au marché monétaire. Le suivi des évolutions de ces variables, avant et après les réformes, a permis de constater un accroissement significatif des dépôts collectés par les banques. En effet, selon le HCP, dans le dernier numéro de sa revue «Les cahiers du Plan», les dépôts collectés par les banques ont enregistré une hausse de 11% sur la période 1990-2009, portant ainsi leur poids (moyen annuel) dans le PIB de 30,9% durant la période 1982-1989 à 70,8% entre 2000 et 2009. Cette performance s'est déroulée dans une logique de maîtrise des risques. C'est d'ailleurs dans cette même logique que le taux moyen des créances en souffrance a continué à baisser pour ne plus représenter en 2009 que 5,5% du total des crédits par décaissements et 1,5%; déduction faite des provisions. La libéralisation des taux d'intérêts fut un facteur clé dans le développement du financement bancaire. Ainsi, le taux d'intérêt interbancaire, qui était de l'ordre de 12,4% en 1992, a baissé progressivement pour atteindre 2,4% en 2004. La moyenne de ce taux est de l'ordre de 2,9% sur la période 2004-2009. De leur côté, les concours à l'économie ont connu une hausse annuelle moyenne de 12,2% durant la période 1982-2009. Quant à leur poids dans le PIB, il est passé de 28,9% entre 1982 et 1989, à 60,1% en moyenne durant la période 2000-2009. De même, les créances sur l'Etat sont passées de 19,4 milliards de DH en 1982 à 78,2 milliards en 1995, soit une hausse de 11,6%. Par contre, leurs poids dans le PIB a diminué, passant de 24,6 à 11,6% entre 1995 et 2009. Développement du marché des adjudications «La baisse des recours du Trésor au système bancaire est due essentiellement au développement du marché des adjudications des bons du Trésor», souligne l'étude. D'ailleurs, la part des bons du Trésor souscrits par adjudication dans le total de la dette intérieure n'a pas cessé d'augmenter, passant ainsi de 20 à 98,4% entre 1994 et 2007 et représentant en moyenne 97,8% de la dette intérieure sur la période 2007-2009. Ce résultat trouve son origine dans l'ouverture du marché des adjudications à de nouveaux intervenants et au développement du marché secondaire. Pour leur part, les apports en devises sont en nette amélioration et connaissent une hausse significative qu'ils doivent aux investissements directs étrangers (opérations de privatisations), aux recettes de voyages et aux transferts des MRE. D'ailleurs, cette augmentation a affecté la structure des contreparties de la masse monétaire. La part des avoirs extérieurs nets dans le total des contreparties monétaires a augmenté aussi, passant de moins 1% en 1983 à 34% en 2005, avant de baisser à 24% en 2009. Cette augmentation a permis de compenser la baisse des créances sur l'Etat, alors que les crédits à l'économie prédominent toujours les contreparties de la masse monétaire. «En dépit des entrées de devises des dernières années, la politique monétaire adoptée est désormais très efficace pour maîtriser l'inflation», relève le HCP. Cette dernière, malgré les fluctuations qu'elle a connues, demeure assez stable et parfaitement maîtrisable. Concernant la liquidité de l'économie, le taux de liquidité mesuré par la somme de la masse monétaire au sens de M3 et des placements liquides PL rapportés au PIB ((M3+PL/PIB) a augmenté de manière significative, passant d'environ 40,3% en 1984 à 79,4% en 1999 et à 112,9% en 2007. Il est d'une moyenne de 110,6% sur la période 2007-2009. Cette hausse s'est accompagnée d'un repli de la part de la monnaie fiduciaire dans la masse monétaire. Le marché des titres de créances négociables, quant à lui, s'est développé considérablement depuis sa mise en place effective en 1996, avec le passage de l'encours de ses émissions de 4,9 milliards de DH environ en 1997 à 42,7 milliards de DH en 2009 (principalement des certificats de dépôts). En analysant tous les résultats dégagés suite aux réformes adoptées, on remarque que les dépôts bancaires, les concours à l'économie, la liquidité de l'économie et la capitalisation boursière (voir encadré) ont évolué à la hausse, contrairement aux taux d'intérêts, à l'inflation, aux créances monétaires sur l'Etat et à la part de la monnaie fiduciaire dans la masse monétaire qui ont, eux, diminué. «Ces indicateurs sont le signe d'une bonne mobilisation des ressources financières, de l'augmentation du volume de l'intermédiation financière et de la dynamisation du marché des capitaux», souligne le HCP qui conclut que «la réussite des réformes institutionnelles et réglementaires a permis de faire évoluer l'environnement du secteur et de mettre en place un système financier moderne permettant d'accroître le rôle des forces du marché».