Tel a été pris celui qui croyait prendre. Jamal Sellami l'aura appris à ses dépens. A la fin du match, on le voyait abattu et crispé. Il n'avait point digéré sa défaite face à son adversaire du jour, le Difaâ D'El Jadida. Cela se lisait sur son visage. Pour lui, c'était le match qu'il ne fallait pas perdre coûte que coûte. Un résultat autre qu'une défaite laisserait son équipe en tête du peloton. Il s'en est pris à l'arbitre qui, d'après lui, n'avait pas distribué, contrairement à ses joueurs, des cartons jaunes aux coéquipiers du capitaine Adel Sassa. Pourquoi devait- il sanctionner des joueurs accrédités d'un jeu propre ? Sellami devait s'en prendre plutôt à ses poulains qui avaient confondu engagement et jeu irrégulier. Il devait s'en prendre, également, à lui- même pour avoir opté pour un jeu trop prudent tout en l'axant sur seulement Batna dans l'espoir de surprendre la défense adverse. Cette prudence trop exagérée lui a joué un vilain tour. Elle a permis aux locaux de mieux contrôler le match malgré un flottement dans les 10 premières minutes comme elle a été la source des cartons jaunes infligés aux joueurs r'batis et de l'expulsion à la 56è mn de l'ex- jdidi Mohammed Nahiri pour cumul de cartons jaunes. Dès lors, les fussistes subirent assaut sur assaut des jdidis. Cette expulsion désarçonna complètement les calculs de Sellami qui avait hâte, comme il l'a déclaré, de voir se terminer le match sur un scorer vierge. Pour Abdelhak Benchikha c'était le match à gagner à tout prix. Une victoire hisserait son équipe à la 6ème place avec 27 points. Avec les matchs « bonus » contre le Hassania d'Agadir à domicile et le KACM à Marrakech, tous les fols espoirs de disputer le titre du championnat seront permis au cas où le porte- fanion doukkali glanerait les 6 points de la victoire. A ce moment là, le DHJ prendrait, avec le Maghreb de Tétouan, la tête du peloton. Conscient de l'importance de ce match décisif sur le cours du reste du championnat pour son équipe, le coach jdidi avait fait, auparavant, une mise au point avec ses poulains pour les inciter à gagner s'ils désirent jouer le titre. Il savait que la partie ne serait point facile face à un adversaire coriace qui n'avait plus perdu depuis le 23 octobre dernier et qui restait sur 4 victoires successives. « Ce match, vu les statistiques positives de notre adversaire qui n'a connu avant qu'une seule défaite, m'a donné bien de soucis et de tracas. Je savais que la partie allait se jouer sur balle arrêtée de notre côté que de l'autre. J'ai demandé à mes joueurs de rester vigilants et, surtout, d'être patients. Ils l'ont été et ils en ont été récompensés », a- t- il déclaré lors de la conférence de presse de fin de match. Mais il faut reconnaître que Benchikha a mené d'une main de fer « ses fils », comme il se plaît à les nommer, pour les mener vers la victoire qui laisserait pour lui les portes grandes pour disputer le titre de champion de la Botola pro. « Nous avions enlevé haut la coupe du Trône, pourquoi nous ne devrions pas espérer faire de même pour ce titre qui manque au club doukkali ? », a- t- il dévoilé aux journalistes. Fin limier comme il est, il a vite incorporé le feu follet Zakaria Hadraf après l'expulsion du joueur fussiste. La réponse ne s'est fait pas attendre. Puisque c'est ce même joueur qui libéra le public jdidi en inscrivant l'unique but de la partie suite à un coup franc intelligemment combiné. Par cette victoire fort méritée, comme le reconnaîtra le coach fussiste, le Difaâ d'El Jadida aura mis, ainsi, fin à l'invincibilité des R'batis en lui infligeant sa 2ème défaite de la saison. Le DHJ se hisse, en attendant ses deux matchs retard, à la 6ème place avec 27 points alors que le FUS reste second à 1 point du leader, le MAT qui a réalisé le hold-up et s'est imposé face à la lanterne rouge, le WAF, 2-1 vendredi dernier à Fès.